En mission à Marseille avec la Fraternité Bernadette, nous avons rencontré Ahmed. Eugénie qui l’écoutait parler de ses difficultés lui dit que Jésus était mort pour lui. Très légèrement aviné, Ahmed bloquait sur cette annonce : « Un dieu, ça ne meurt pas… Et s’il n’a rien pu faire pour lui, que pourrait-il pour moi ? »

Plus tard, revoyant ma soutane dans la rue, il m’appelle. Très vite, il revient sur cette question : « Pourquoi m’a-t-elle dit que Jésus était mort pour moi ? » Voyant sa bouteille de rosé, je lui donne rendez-vous pour le déjeuner du lendemain à La Source, notre QG, en lui recommandant d’être à jeun. Ayant répondu à cette invitation, il cherche à comprendre mes explications. Evitant de revenir d’abord sur le sujet de la divinité de Jésus, je choisis de partir de l’aspiration d’Ahmed d’un monde réconcilié où tout le monde vivrait en frères. Au milieu de toutes ses épreuves personnelles, il se demandait encore si c’était possible. Cette paix, il ne l’avait jamais trouvée et je lui confirmais l’influence universelle et mystérieuse du Mal sur nos coeurs et dans le monde. Je lui annonçais alors ce Coeur de Jésus qui seul contenait la paix qu’il cherchait, cet innocent qui s’est laissé crucifier pour les coupables que nous sommes, ce pur qui s’est offert à Dieu couvert de toutes nos souillures.

En voyant la simplicité et la joie de notre communauté, par l’accueil et la gentillesse des uns et des autres, Ahmed a commencé à entrevoir que Jésus était vivant au milieu de nous et qu’il était “La Source”. Priez pour Ahmed et croyez, vous aussi, que Jésus est mort pour vous.

Abbé Bruno Bettoli+