« Il ne mangea rien durant ces jours-là. »
">

« Pendant quarante jours », Jésus fut conduit à travers le désert et « il ne mangea rien durant ces jours-là. » A sa suite, nous voici en carême, invités nous aussi à jeûner.

Même si la prescription formelle ne concerne que le mercredi des cendres et le vendredi saint (pour ceux qui ont entre dix-huit et soixante ans), cependant, tous les jours du carême, comme aussi chaque vendredi de l’année, sont des jours de pénitence (cf. CIC 1250), à moins qu’ils ne soient des solennités (St Joseph, Annonciation et les dimanches) et il convient de les vivre dans cet esprit. Le jeûne fait partie des moyens traditionnels dont chacun doit se saisir, comme le Christ nous y invite : « Des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. » (Mt 9, 15c)

La pénitence peut bien sûr se vivre autrement, notamment par la prière, les oeuvres de piété et de charité et une plus grande application au devoir d’état. Nous pouvons aussi choisir de nous priver d’autres choses que de nourriture, surtout dans la mesure où elles gênent notre marche à la suite du Christ. Mais il serait dommage de passer à côté de la grâce particulière du jeûne alimentaire.

En réduisant substantiellement ou même totalement notre nourriture, nous pouvons simplifier notre vie, nous désencombrer, aller à l’essentiel (« L’homme ne vit pas seulement de pain. ») en rendant toute sa place à Dieu et ressentir physiquement combien nous dépendons de lui en tous les domaines. Vécu seul ou en paroisse, le jeûne nous permettra de prier mieux et davantage et finalement nous ouvrira à la miséricorde et au partage.

Abbé Bruno Bettoli+