Être disciple du Christ (3) – Se reconnaître pêcheur
278 - Cellules paroissiales d’Evangélisation - Mai 2016
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Dans cet enseignement, je voudrais prendre comme thème : Se reconnaître pêcheur.

En effet, pour être disciple  du Christ, la condition – on pourrait dire « sine qua non » – c’est d’accepter notre pauvreté, notre fragilité, notre péché, et accueillir le Christ comme sauveur. Dans cette suite du chapitre 5  de Saint Luc, au verset 32, le Christ nous rappelle : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs ». Il les appelle pour un chemin de conversion, un chemin de repentance. Voilà le chemin qui s’ouvre à nous.

 

Est-ce que c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle de se reconnaître pécheur ?

Au premier abord, on pourrait se dire :  être pécheur c’est quand même humiliant, c’est s’enfoncer, c’est à chaque fois quelque chose de difficile, et en même temps, il y a une bonne nouvelle qui se cache derrière cette reconnaissance de notre péché, notre fragilité, c’est que nous pouvons accueillir le Christ comme sauveur. C’est qu’en reconnaissant notre fragilité, non pas simplement comme quelque chose de psychologique ou de caché en nous, nous nommons le péché, nous nommons le Malin. Et en le nommant, nous pouvons reconnaître qu’il est vaincu par le Christ. Oui, le péché a été vaincu une fois pour toutes par le Christ, dans sa mort et sa résurrection. Et donc, si nous sommes des pécheurs, fragiles encore, nous savons que la puissance du pardon de Dieu, nous savons que Sa Miséricorde est victorieuse. Voilà la bonne nouvelle qu’il nous faut conserver précieusement dans notre cœur.

 

Dans ce chapitre 5, nous voyons Jésus qui va guérir un lépreux, puis un paralytique, puis qui va aller chez un publicain. Vous voyez, on insiste bien sur tous ceux chez qui le Christ va : ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont  besoin du médecin. Et dans ce récit du paralytique, nous voyons ses amis qui viennent le porter. Je vous relis le passage en Luc 5, verset 17 et suivants : « Et il advint, un jour qu’il était en train d’enseigner, qu’il y avait, assis, des pharisiens et des docteurs de la Loi qui venaient de tous les villages de Galilée, de Judée et de Jérusalem, et la puissance du Seigneur lui faisait opérer des guérisons. Et voici des hommes portant sur un lit un homme qui était paralysé, et ils cherchaient à l’introduire et le placer devant lui. Et comme ils ne savaient pas où l’introduire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit, et, à travers les tuiles, ils le descendirent avec sa civière, au milieu, devant Jésus. Voyant leur foi il dit : « Homme, tes péchés te sont remis ».

Je trouve que c’est l’un des plus beaux textes de l’Evangile. Voyant la foi, il dit : « homme tes péchés te sont remis ».

La communion des saints.

Nous ne sommes pas des pécheurs isolés, nous ne sommes des pauvres, des fragiles, des boiteux dans un coin. Nous sommes invités à nous porter les uns les autres. « Voyant leur foi » : voyant la foi des porteurs ! D’habitude on voit la foi du malade, et là, on voit que c’est aussi la foi des porteurs qui sont là qui va permettre à cet homme d’être guéri. Est-ce que nous avons conscience  de la puissance de notre prière, la puissance de notre intercession les uns pour les autres ? Oui ! Comme il est bon de prier les uns pour les autres, comme il est bon de nous porter les uns les autres.

Nous contemplons la puissance de la parole du Christ

Dans ses miracles, Jésus dit, et cela est fait. « Homme tes péchés te sont remis » Alors c’est le scandale : Non mais pour qui il se prend celui-là ! Et Jésus va remettre debout, après, physiquement, pour montrer que la réalité intérieure, spirituelle de la guérison est bien réelle. Et donc, le signe extérieur : l’homme se remet debout, nous dévoile la  réalité intérieure plus importante encore : la rémission des péchés.

Sans cesse, et dans les sacrements, la parole est donnée et la réalité existe, et nous sommes invités dans la foi à le reconnaître : « ceci est mon corps » ; « je te pardonne tes péchés » ; « sois marqué de l’Esprit-Saint ». Dans tous ces sacrements, à chaque fois, la parole qui est donnée réalise. Alors, nous voyons rarement le miracle qui serait là (peut-être parce que nous n’avons pas assez la foi) mais, avec la foi, nous croyons profondément que la parole de Jésus, effectivement, est réalisée.

 

Invitation à la fin du chapitre 5 à accueillir dans des outres neuves ce vin nouveau

C’est le chemin de la conversion : est-ce que je veux être neuf ? Oui, je suis pécheur. Oui, nous nous portons les uns les autres. Oui, nous croyons en la puissance de la parole de Jésus. Il reste encore en nous cette exigence ultime : est-ce que je veux me convertir ? Est-ce que je veux être cette capacité nouvelle pour accueillir la nouveauté de Dieu.

Alors prions les uns pour les autres cette semaine pour que nous désirions cette nouveauté intérieure. Il n’y a pas de fatalité. Il n’y a pas de blocage ultime. Avec le Christ, je peux vivre une vie nouvelle. Est-ce que je désire cette nouveauté ? Demandons cette nouveauté, cette conversion, ce renouveau pour chacun d’entre nous. Prions les uns pour les autres : que le Christ miséricordieux nous dévoile la puissance de son amour.

 

Bonne semaine à tous,

 

Père Ronan Dyèvre