Compter sur le Seigneur
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L’appel à mettre sa foi en Dieu traverse les Saintes Écritures. Sans cesse rappelé par les prophètes à travers les siècles, cet appel est repris par le Christ et retentit avec force dans les textes de ce dimanche.

Les expressions “heureux”, “malheureux”, “riches”, “pauvres” et autres contenus dans les textes de ce jour semblent s’opposer de telle manière qu’une fausse compréhension pourrait faire croire que Jésus fait l’éloge de la pauvreté et du manque, et fustige l’abondance et la richesse. Les mots “heureux” sont un encouragement, un appel à faire mieux, à aller plus loin, tandis que les mots “malheurs” sont un cri d’alerte, un vif avertissement. Le critère commun d’appréciation, autant pour le “riche” que pour le “pauvre”, c’est cette capacité de compter sur le Seigneur.

Mais comment compter sur le Seigneur, quand il semble si loin et si silencieux ? Lui-même n’a-t-il pas fait de l’homme celui à qui il a confié sa création ? Nos vies, telles quelles sont planifiées, nous donnent-elles la possibilité de prévoir cet aspect qui consiste à compter sur le Seigneur ? Habitués à tout prévoir et même à tout anticiper, n’avons-nous pas finalement pris l’habitude de définir une place pour le Seigneur et décidé de compter d’abord et avant tout sur nous et nos moyens ? C’est cela l’image de l’homme riche qui ne compte que sur lui. Jusqu’au moment où une situation ou un évènement montre les failles et les limites du système. Et l’homme qui n’a compté que sur lui ne sait plus quoi faire. 

Oui, être sans Dieu est un bien triste sort. Pourtant, se décharger aussi sur Lui de tout, sans vouloir rien faire, c’est refuser d’assumer cette dignité du chrétien qui est d’être fils de Dieu par adoption. Nos choix et nos actions peuvent nous dire si cette confiance dans le Seigneur est réelle, si nous savons faire chemin avec lui dans un acte d’abandon total à sa volonté.

Abbé Elzéar Adounkpe +