« C’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu »

Nous sommes étonnés et même probablement gênés par ce langage biblique, comme lorsqu’il est question de la jalousie ou de la colère de Dieu. Pourtant, c’est bien le langage des prophètes et donc aussi celui de l’Esprit Saint qui a parlé par eux.

Qu’est-ce que la vengeance ? La réponse au mal. C’est donc une bonne nouvelle : Dieu répond au mal. Il ne lui laisse pas le dernier mot. Après les terribles assauts du mal, Dieu ne lui a pas abandonné la place. Il aura une revanche, annonce Isaïe, et cette promesse fortifie son peuple, l’affermit et lui évite d’être paralysé ou abattu par la peur : « Soyez forts, ne craignez pas ».

Jean, dans sa prison, n’a pas oublié les prophéties et il s’interroge. Jésus est-il la réponse de Dieu ? « Voici votre Dieu […]. Il vient lui-même et va vous sauver. » Oui, lui répond Jésus, en faisant référence lui aussi aux Écritures. En Jésus, la vengeance de Dieu sur le mal, ce sont les aveugles qui retrouvent la vue et les boiteux qui marchent, les lépreux qui sont purifiés et les sourds qui entendent, les morts qui ressuscitent et les pauvres qui reçoivent la Bonne Nouvelle.

Pour nous, la vengeance est souvent une réponse au mal par le mal mais telle n’est pas la réponse de Dieu. Dieu n’est pas ainsi. Par l’Incarnation de son Verbe, il « ne [se] laisse pas vaincre par le mal, mais [il est] vainqueur du mal par le bien », pour reprendre les mots d’une exhortation de saint Paul (Rm 12, 21). C’est dans la chair que la miséricorde et la tendresse de Dieu se sont manifestés. C’est dans notre chair qu’elles doivent l’être encore aujourd’hui. Quelle revanche que celle de Dieu !

Abbé Bruno BETTOLI +