Baptême 4 – L’écoute de la parole
286 - Cellules paroissiales d’Evangélisation - octobre 2016
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Nous continuons notre marche avec le baptême, et cette semaine nous rentrons dans la Liturgie de la Parole.

Après l’accueil à la porte de l’église (nous avons franchi les portes) c’est le temps de l’écoute de la Parole de Dieu.

Avec vous, je voulais voir deux choses : d’une part, comment je peux recevoir cette Parole. J’appellerai ça les quatre sens de l’Ecriture. Et puis, deuxièmement, une expérience de Lectio Divina (Lecture Divine) : comment je me laisse toucher par cette Parole de Dieu.

1. Les différents sens de l’Ecriture

Par la Tradition de l’Eglise, qui retrouve ses racines dans la Tradition juive, il y a quatre manières d’accueillir la Parole : une manière littérale ou historique, une manière allégorique, tropologique, et anagogique. Alors, n’ayez pas peur de ces « gros mots ». Vous allez voir, c’est assez simple et ça permet de comprendre comment, la Parole de Dieu, nous pouvons la recevoir dans notre cœur.

Donc premièrement, la manière historique :

Je vois une histoire, je me mets dans le contexte, un lieu, une géographie. D’où l’importance d’ailleurs de bien comprendre le contexte, surtout dans le l’ancien testament où parfois nos connaissances sont un peu plus floues, et même avec Jésus, de contempler le lac de Tibériade par exemple si on est au bord du lac, de contempler ceux qui sont là autour de lui. Bref, une histoire que je reçois, on peut dire, au premier degré.

La deuxième manière, allégorique ou spirituelle. C’est-à-dire que je vais commencer à creuser : qu’est-ce que cette Parole me dit spirituellement, pour ma vie spirituelle, comment elle me parle de Dieu, qu’est-ce que je découvre de Dieu dans cette Parole qui m’est donnée.

Troisième manière, tropologique ; c’est la dimension morale : suite à cette parole, qu’est-ce que cela va changer dans ma vie, qu’est-ce que je vais vivre en recevant cette Parole ?

Enfin, quatrième accueil, la manière anagogique, on pourrait dire aussi mystique : « anagogique » ça  vient de  « anagogikos » en grec, c’est-à-dire l’élévation : entrer dans le cœur-à-cœur avec Dieu en quelque sorte, entrer dans le secret de la présence de Dieu, dans le silence, et être avec Lui simplement au-delà des mots.

Toute la tradition de l’Eglise nous invite à prendre ce temps de la parole. C’est vrai que lors des sacrements, que ce soit la messe, les baptêmes, les mariages, souvent nous entendons une parole assez rapidement, et nous ne prenons pas le temps de la méditer, de la recevoir. Or, nous avons besoin de goûter, de savourer, presque -on pourrait dire- de ruminer la Parole pour qu’elle porte du fruit dans nos vies. Et tous les saints nous ont invités  à puiser dans la Parole de Dieu pour que cela nous transforme. On voit bien que ces différents accueils sont des invitations à nourrir tout notre être, non seulement notre intelligence, mais aussi notre corps à travers la dimension morale : qu’est-ce-que je vais faire. Enfin notre âme et dans la recherche spirituelle et dans le cœur-à-cœur.

 

2. Temps de lectio divina

Comment je peux prendre le temps de lire la Parole.

Alors, cinq points tout simples :

  1. Je prends le temps d’une lecture lente, et après avoir lu, j’essaie de me mettre dans le contexte, dans la situation, je visionne ce moment de la Parole…. et je laisse un temps de silence.
  2. Je relis cette Parole en essayant de faire attention, en me demandant : quel mot, quelle phrase me touche plus particulièrement ? Qu’est-ce que le Seigneur vient me dire personnellement ce jour-là ? Et là aussi, je garde le temps du silence en disant : « eh, bien oui, cette phrase-là, elle me touche ».
  3. Je relis, et je commence à ruminer cette Parole, je redis cette phrase plusieurs fois pour qu’elle m’imprègne. Je la reprends et je vois ce que celle Parole peut transformer dans ma vie. Les conséquences qu’elle peut avoir, quelle action cela va mettre en œuvre.
  4. Je parle à Jésus et je peux me resservir de cette Parole,  lui répondre en quelque sorte. Je rentre vraiment dans ce dialogue, je rentre dans cette histoire, et je parle à Jésus, avec mes mots, mais avec ces mots qui répondent à la Parole.
  5. Eh bien, simplement, je fais silence ; ce cœur-à-cœur où j’accepte le temps du silence au-delà des mots pour être avec le Seigneur.

 

Alors faites l’expérience tout simplement. Je vous propose de tester l’Evangile selon Saint Marc, chapitre 10, versets 13 à 16. C’est l’Evangile qu’on a le plus souvent pour les baptêmes : le fameux : « Laissez les enfants venir à moi… ».

Eh bien, là aussi, reprenez ce chapitre-là, mettez-vous dans le contexte où Jésus était en train d’enseigner les apôtres, c’est l’agitation, les enfants arrivent. Et puis Jésus qui se sert de cette situation pour donner un message fort, ce message nous le recevons dans notre cœur, un message important, pour le Royaume de Dieu, pour notre manière de vivre, notre manière d’accueillir la présence de Dieu dans notre vie.

Bonne semaine à l’écoute de la Parole : vivez-en, qu’elle vous nourrisse, et je serai de tout cœur avec vous durant cette retraite.

 

Père Ronan Dyèvre