Bapteme 11 – Le Saint Chrême
293 - Cellules paroissiales d’Evangélisation - 14 décembre 2016
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Bonjour à tous,

Nous continuons notre enseignement sur le baptême.

 

Aujourd’hui, après le baptême, c’est le geste du Saint Chrême :  la Chrismation.

C’est le geste de l’huile, l’huile dont on faisait un usage fréquent dans l’Ancien Testament. En effet, c’est avec l’huile qu’on choisissait, qu’on marquait les rois, les prophètes et les prêtres.

 

Quelques références :

  • Pour les rois: Psaume 89 : « J’ai trouvé David mon serviteur, le l’ai oint d’une huile sainte » ; ou dans 1Samuel 10, 1 : « Samuel (…) répandit l’huile sur la tête de Saül’.
  • Pour les prophètes: Isaïe 61, 1 : « Le Seigneur m’a consacré par l’onction. »
  • Enfin, pour les prêtres: nous voyons que Moïse déjà oint Aaron d’huile sainte ; c’est dans le Siracide chapitre 45, ou en Exode 28, où il est invité : tu leur donneras l’onction pour marquer les prêtres. (« tu revêtiras Aaron ton frère et ses fils [d’une calotte], puis tu les oindras, tu les investiras, et tu les consacreras à mon sacerdoce » Ex 28, 40)

 

Donc nous voyons cette huile, forte comme signe marquant du choix de Dieu, de l’élection de Dieu. Et dans le rituel du baptême, la parole qui accompagne ce geste est : « Tu es maintenant baptisé, le Dieu tout puissant, Père de Jésus, le Christ Notre Seigneur, t’a libéré du péché, t’a fait renaître de l’eau et de l’Esprit Saint, désormais tu fais partie de son peuple, tu es membre du Corps du Christ, et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi. Dieu te marque de l’huile du salut, afin que tu demeures dans le Christ pour la vie éternelle. »

Nous voyons donc dans ce texte, d’une part la « signation » d’être marqué : Dieu te marque de l’huile du Salut. L’huile, on sait bien, ça tache : une tache d’huile, ça ne part pas. C’est le signe de la marque indélébile. Le baptême ne peut pas s’enlever, n’est pas effacé par les pires de péchés. C’est un sacrement qui reste une fois pour toutes, qu’on appelle un sacrement « à caractère » : il ne peut être enlevé, nous sommes marqués par le Christ.

 

Nous sommes donc configurés au Christ. Il est bon de se rappeler ce que signifie le mot Christ, le mot Christ en grec « christos » est exactement égal à un mot hébreu : Meshia qui a donné le mot « Messie » et qui est égal en français au mot « oint ». Avouez que dire Jésus-Oint n’est pas facile à dire, alors on dit « Jésus-Christ ». Le Christ est celui qui a reçu l’onction, Jésus est celui qui est marqué par excellence de la présence de Dieu puisqu’Il est Dieu lui-même. Et donc nous devenons des chrétiens, nous sommes en quelque sorte configurés au Christ, marqué par Dieu par l’Esprit Saint. Et c’est ainsi que nous avons reçu ce nom de « chrétiens » assez rapidement : nous voyons dans les Actes de Apôtres, chapitre 11, verset 26 : « A Antioche, pour la première fois les disciples furent appelés chrétiens ». Et c’est intéressant de voir que c’est dans un chapitre où l’on parle justement du baptême, et du baptême des nouveaux convertis, des païens. Oui, nous sommes marqués par cette onction, cette onction qu’on appelle le « sceau », le sceau baptismal. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique le rappelle dans ses paragraphes 1272-1273 : « Le sceau baptismal rend capable et engage les chrétiens à servir Dieu dan une participation vivante à la sainte liturgie de l’Eglise, et à exercer leur sacerdoce baptismal par le témoignage d’une vie sainte et d’une charité efficace ».

Marqués par ce sceau, unis au Christ, eh bien les trois dimensions de notre vie vont prendre forme : la prière de l’Eglise, le témoignage et l’amour, la charité. Le sceau du Seigneur est le sceau dont l’Esprit Saint nous a marqué pour le jour de la Rédemption. Nous sommes marqués du signe de la foi : Ephésiens 4, 30.

 

Alors je vous propose à l’approche de Noël -que ce soit avant ou après Noël- (à l’approche de la crèche, j’allais dire) eh bien, cette semaine, allez déposer votre huile, votre huile qui vous a marqués pour être unis au Christ, pour devenir prêtre,  prophète et roi avec le Christ.

 

Cette huile qui vous rend prêtre : vous pourrez dire « Jésus je m’offre à toi, je t’offre ma vie » ; voilà le sacrifice que j’ai à faire.

 

Comme prophète : « Jésus, je veux t’annoncer à tous ceux qui ne te connaissent pas » ;

 

Comme roi : « Seigneur apprend-moi à m’engager dans la société, à être responsable de mes frères, à vivre de cette charité active ».

 

Et puis, si vous creusez bien, vous allez vite découvrir que les cadeaux qu’apportent les mages à la crèche, l’or, l’encens et la myrrhe relèvent aussi de ces trois dimensions baptismales. Je vous laisse mettre le cadeau en face de la mission correspondante.

Bonnes vacances à tous, dans la joie d’accueillir le Christ Sauveur.

A très bientôt.

Père Dyèvre