Adoration et intercession
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Chers membres des cellules,

Avant de passer à autre chose, voici un troisième volet sur l’adoration.

 En suivant les conseils de Saint Pierre-Julien Eymard, nous pouvons partager notre heure d’adoration en quatre temps qu’il appelle lui-même l’adoration, l’action de grâce, la réparation et l’intercession. C’est ce dernier point que j’ai choisi de développer aujourd’hui.

Saint Pierre-Julien nous dit que dans « le saint Sacrifice de la Messe [qui] est la plus sublime des prières, Jésus Christ s’offre à son Père, l’adore, le remercie, lui fait amende honorable et le supplie en faveur de son Eglise, des hommes ses frères et des pauvres pécheurs. »

Les quatre temps apparaissent clairement dans la prière même du Christ au cours de l’Eucharistie. Devant le Saint-Sacrement, il nous donne le temps d’entrer dans sa propre prière et notamment d’intercéder en communion avec lui. Dans l’évangile même, le Seigneur nous exhorte à plusieurs reprises à faire des demandes dans nos prières. Il nous dit :

« Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira » (Lc 11, 9).

Ne pensons pas que nous honorerions davantage Dieu en décidant de ne jamais lui faire de demandes. C’est la marque de notre confiance et aussi de notre faiblesse qui se traduit par toutes nos supplications. La prière du Notre Père est fondamentalement une prière de demande. Nous ne devons donc pas être timides en cette matière.

Dans l’adoration continue que propose la paroisse, il nous est rappelé de prier pour la paroisse elle-même. La succession des adorateurs engagés à prier chacun une heure permet cette continuité et manifeste nos liens d’interdépendance. Prions donc les uns pour les autres. Prions pour la communauté que nous formons, pour cette portion d’Eglise qui est rassemblée par le Seigneur à Viroflay et qui est envoyée en mission à partir de là.

Notre paroisse a de multiples besoins et certains sont d’ailleurs exprimés dans le petit feuillet mensuel appelé “Chœur à cœur”. Il est bon que nous soyons insistants et unanimes dans nos demandes. Le Seigneur Jésus nous y encourage :

« Amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 19).

Bien sûr, il n’y a pas que le niveau de la paroisse qui doit habiter notre prière. Il y a le diocèse ou l’Eglise tout entière dont nous devinons les besoins et nécessités. Il y a aussi pour chacun sa cellule, avec les frères et sœurs qui lui y sont donnés, et encore tant de lieux d’appartenance qui créent des liens et appellent à la prière les uns pour les autres.

Plus largement, il nous faut bien sûr aussi prier pour le monde. Nos circonstances de vie, nos engagements, nos sensibilités diverses aux besoins du monde sont autant d’occasions d’intercéder. Les chrétiens doivent être les premiers pour cela, en union avec la grande intercession du Christ qui est venu pour le salut du monde et qui siège désormais à la droite du Père en même temps qu’il est humblement présent devant nous sous les espèces du pain eucharistique.

Evidemment, dans le cadre des cellules, chacun aura particulièrement à cœur de prier pour son oikos. Enfin, n’oublions pas de prier pour nous-même ou ne pensons pas que ce serait une prière indue. C’est aussi ce que nous dit le même grand saint de l’adoration eucharistique parmi d’autres demandes importantes : « Priez pour que son règne vienne, que les hommes croient en sa présence eucharistique. Priez pour les intentions du monde, pour vos propres intentions. »

Pour terminer, je précise à la suite de saint Pierre-Julien Eymard qu’il est bon de conclure son temps d’adoration non par des demandes mais, comme on l’avait commencé, « par des actes d’amour et d’adoration. » C’est évidemment cela qui prime et reste le cadre général même de ce temps de supplication dont nous venons de parler.

En ce début d’année, chers frères et sœurs, je fais le vœu que vous soyez de plus en plus « les adorateurs que recherche le Père » (Jn 4, 23) et je vous bénis.