“Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix”
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En nous faisant entendre cette parole à chaque messe au moment des rites préparatoires à la communion, l’Église nous appelle à entrer dans une relation vivante avec le Christ ressuscité et à nous disposer à accueillir ce don que lui seul peut nous faire.

Mais quelle est donc cette paix ? Au moment où Jésus en parle, il évoque particulièrement « le Père qui l’a envoyé » et vers lequel il s’en va. Là aussi – et comment nous en étonner ? – il est question de relation, et précisément de la relation de Jésus avec le Père. À travers tout l’évangile, Jésus prétend être le seul à connaître vraiment le Père et même à l’avoir vu. Il se présente essentiellement par l’origine qu’il tient de lui et c’est en ce sens qu’il le dit « plus grand que lui ». Le Père demeure en Jésus (cf. Jn 14, 10) et Jésus demeure dans l’amour de son Père (cf. Jn 15, 10). Ne serait-ce pas le secret de sa paix ? Et a contrario, ne serait-ce pas, en pensant à une fameuse parole de Saint Augustin, l’explication à l’inquiétude de notre cœur tant qu’il ne demeure en Dieu ?

En effet, nous sommes semblables à ces personnes qui n’ont pas connu leurs parents et qui cherchent leur origine et la clé de leur identité. De là vient notre joie de voir le Fils monter vers le Père, comme nous le fêterons à l’Ascension, fondant ainsi notre espérance de le rejoindre un jour et de demeurer, nous aussi, dans le Père.

Rendons-lui grâce de nous avoir envoyé son Fils et, grâce à ses mérites, de nous avoir envoyé « le Défenseur, l’Esprit Saint » qui nous donne l’avant-goût du Ciel en nous faisant entrer déjà dans la vie filiale. 

Abbé Bruno Bettoli +