Un grand abîme a été mis entre vous et nous. (Luc 16,26)
Dominicales n° 469 - 30 septembre 2007 - 26ème dimanche du temps ordinaire (année C)
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Un grand abîme a été mis entre vous et nous. (Luc 16,26)

Le point de départ de cette Parabole : c’est l’écart scandaleux qui existe, aujourd’hui comme au temps de Jésus, entre ceux qui dépensent l’argent sans compter et ceux qui meurent de faim. Il y a une façon de tout se permettre qui est une injure aux plus
pauvres : une façon de considérer que, pour soi, rien n’est assez beau !

Ce récit nous révèle également le regard de Dieu sur les hommes et sur ceux qui sont, en quelque sorte, les privilégiés de Dieu.
Et il nous le révèle à travers quelques détails.
Il y avait un riche qui dépensait sans compter pour satisfaire ses caprices !
Qui est-il ?… il est décrit simplement comme “un riche” il est anonyme !
Il y a aussi un pauvre, il est malade et il couche dans la rue mais il a un nom : il s’appelle Lazare.
C’est vraiment une personne ! Le riche ne s’en était jamais aperçu, il le considérait comme inexistant !
Mais pour Dieu c’était une personne… un être unique !

Et voilà qu’ils meurent tous les deux !… Et là aussi, le contraste est étonnant : “Le pauvre mourut et les Anges l’emportèrent dans le sein d’Abraham ! Le riche mourut aussi… et on l’enterra !”
Pour le premier la mort est décrite comme une entrée dans la gloire… quant à l’autre, on le met dans un trou !

Le message central de cette Parabole concerne la vie éternelle. Elle est décrite comme l’aboutissement de nos comportements quotidiens… et cet aboutissement est définitif :
“Un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que de là-bas non plus on ne vienne pas vers nous.”

On peut noter que Jésus, dans ce passage, fait parler Abraham… peut-être pour éviter de nous donner l’image d’un Dieu qui refuse de pardonner !
Dieu ne rejette personne. Tout le drame vient de l’homme, qui, lui, est capable de rejeter Dieu !
Il va de soi que la perdition ne peut pas être un refus qui viendrait de Dieu… elle ne peut être qu’un endurcissement dans le péché : un choix de l’homme… un refus définitif de se laisser pardonner et de se Iaisser aimer.

Jésus nous met en garde contre nous-mêmes et notre liberté… il nous supplie de nous laisser réconcilier avec celui qui nous aime comme un Père… et qui aime pardonner.

JCP