“Pierre, m’aimes-tu ?” (Jn 21,16)
Dominicales n° 573 - 18 avril 2010 - 3edimanche de Pâques (Année C)
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“Pierre, m’aimes-tu ?” (Jn 21,16)

Après la mort du Seigneur, les disciples avaient repris leurs barques et leur travail sur le lac de Tibériade. Mais ce jour-là, Jean reconnaît celui qui leur parle depuis la rive : “C’est le Seigneur.” (Jn 21,7)
La pêche qu’ils viennent de faire ressemble trop à l’un des premiers signes que Jésus leur avait donnés, au début de leur vie commune, lorsqu’il avait dit à Pierre : “Tu seras pêcheur d’hommes.” (Mt 4,19)
Ici, Jésus ne reprend pas l’image du “pêcheur”, mais l’image du “berger” et du “troupeau”.
Ici, le message est adressé à Pierre seul : il sera le pasteur du troupeau dans sa totalité. Mais il va de soi qu’un pasteur universel ne peut pas agir seul… et on sait que tous les disciples du Christ sont appelés à être “pêcheurs d’hommes”.
Dans cet Évangile, Jésus précise bien qu’il s’agit de son troupeau et de “ses brebis” (Jn 21,15-17)
Lui, Jésus, reste l’unique pasteur : le vrai pasteur… de la même façon que Yahvé dans l’Ancien Testament.
Pierre est le berger d’un troupeau qui appartient au Christ.
C’est une invitation à rendre grâce, non seulement pour le rôle de Pierre et de ses successeurs qui ont gardé l’Église dans la fidélité à l’Évangile, mais pour Celui qui reste l’unique pasteur de toute l’Église : le Fils de Dieu, qui est proche de chacun, qui
connaît chacun, avec ses qualités et ses limites… comme il connaissait Pierre et les premiers disciples… et qui, pourtant, leur offre son amitié et leur confie son Église.
Il a, pour chacun de nous, la même amitié qu’il avait autrefois pour ses disciples de Galilée : il connaît nos défauts, et il continue de nous offrir sa tendresse, sa présence et son amitié.
Il connaît nos limites, et il nous confie ses brebis : il nous confie la charge d’être pasteurs les uns des autres.
Nous nous sentons indignes de conduire les autres, et nous le sommes, qu’il s’agisse de l’éducation que chacun doit donner à ses enfants, de la catéchèse ou de l’évangélisation de notre entourage.
Il sait que nous ne sommes pas dignes. Pierre non plus n’était pas digne… mais s’il devait confier son Évangile à des êtres dignes, à qui pourrait-il le confier ?
Il connaît nos faiblesses, mais il donne à chacun des charismes particuliers pour qu’il tienne sa place au service de l’Église, et il nous demande d’accepter cette mission. Il dit à chacun : “Sois un pasteur pour mes brebis.” Pierre est, sur terre, le pasteur
universel, mais personne n’est sans mission.
Le Sacrement de Confirmation, c’est la certitude d’avoir reçu une mission au service de l’Église du Christ.
Et celui qui nous confie cette mission, est proche et amical. Ce jour-là, au bord du lac, il avait lui-même préparé un repas pour ses disciples.
Aujourd’hui aussi, il vient à nous dans un repas. C’est le même Seigneur qui se fait proche de nous, comme il s’était fait proche de Pierre, de Jean et des autres disciples.
Son amitié est la même, et il nous demande de répondre à cette amitié. Ce qui l’intéresse : ce qu’il attend de chacun de nous, est contenu dans cette question : “M’aimes-tu ?” (Jn 21,15-17)
JCP