“Vous n’avez qu’un seul Maître : le Christ.” (Mt 23,10)
Dominicales n° 602 - 23 janvier 2011 - 3e dimanche du temps ordinaire (Année A)
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“Vous n’avez qu’un seul Maître : le Christ.” (Mt 23,10)

L’appel de ses disciples par Jésus n’est pas un épisode secondaire de l’Évangile : c’est un élément essentiel de sa mission dans le monde.
Dès l’origine de sa Mission, il s’est entouré d’un groupe d’hommes qui constitue le noyau de l’Église visible et qui s’est constamment renouvelé depuis : les Apôtres et les successeurs des Apôtres.
Les évêques et les prêtres ne sont pas toute l’Église, ils sont les serviteurs de la Parole et des Sacrements : ils s’effacent derrière la Parole de Dieu ; et dans les Sacrements ils ne sont que les médiateurs et les signes de la présence et de l’action du
Christ.
Ce sont de simples serviteurs de l’Église du Christ, totalement interchangeables : un curé s’en va, un autre le remplace, la Paroisse continue. Cela fait 2000 ans que l’Église fonctionne de cette façon.
Naturellement il y a aussi des ratés dans le fonctionnement de l’Église.
Il y a ceux qui se croient irremplaçables et qui créent leur parti : de droite, de gauche ou d’ailleurs !
La lettre aux Corinthiens est très actuelle : “Moi je suis du parti de Paul … Moi je suis du parti de Pierre … Moi je suis du parti du Christ.” (I Cor. 1,12).
Paul ne veut à aucun prix avoir son parti ! Il aurait le sentiment d’avoir échoué dans son ministère. Son unique désir est de conduire les hommes à la rencontre du Christ.
On pourrait proposer un test à ceux qui s’attachent passionnément à tel parti, à tel groupe ou à tel leader religieux, prêtre ou non, de quelque bord que ce soit. On ne peut pas leur prouver qu’ils se trompent : même les plus délirants sont tellement
convaincus d’avoir raison, que, généralement, on ne peut rien leur prouver.
Mais on pourrait leur demander de répondre à cette simple question : “Si vous deviez admettre que votre maître à penser est dans l’erreur (pure supposition), cela serait-il grave pour vous ?”
Si c’est le monde qui s’écroule ; si toute leur vie et toute leur foi sont remises en question, le test est négatif.
S’ils peuvent vous dire : “Quelle importance !” … le test est positif.
Même si cela leur fait un peu de peine, parce qu’ils aimaient tel conseiller ou tel maître, mais qu’ils sont prêts à dire : “Après tout, quelle importance !” … c’est qu’ils appartiennent à l’Église et non à un parti.
Le message de Paul et son refus des partis rejoint cette parole de Jésus : “Vous n’avez qu’un seul Maître : le Christ.”
Les Apôtres ont tout quitté pour Jésus, pas seulement leurs barques, mais aussi tout désir de se faire servir et d’avoir leurs propres disciples, pour être les serviteurs du Fils de Dieu : celui en qui le règne de Dieu est présent, celui qui est, comme l’écrit
saint Jean : “le Chemin, la Vérité et la Vie.”
JCP