L’accueil – 1
20 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 6 juin 2005
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L’accueil – 1

Frères et sœurs, avant d’aborder les grands sujets annoncés la dernière fois, je crois utile de répondre à une question qui se pose régulièrement dans nos cellules : celle de l’accueil, parmi nous, de personnes relativement différentes.
On peut avoir une certaine inquiétude et se demander si nous sommes ou si nous serons capables de les accueillir… et de faire en sorte qu’elles soient à l’aise parmi nous.

En vérité, l’accueil de personnes différentes par leur culture, leur milieu, leur foi et leur mode de vie… leur nationalité ou la couleur de leur peau … est une des raisons d’être de nos cellules d’évangélisation.
C’est aussi la chance des cellules… et c’est peut-être une des conditions de leur survie et de leur développement.

Nous n’avons pas la prétention de progresser vers des hauteurs qui seraient inaccessibles à des nouveaux venus… mais, au contraire, de nous mettre constamment au niveau de ceux qui arrivent.
D’autres mouvements chrétiens ont également ce souci… mais une cellule, en tout cas, a pour vocation d’accueillir ceux qui viennent se joindre à elle… et constamment de refaire le chemin avec eux.
Cela veut-il dire qu’elle est condamnée à ne jamais progresser ?
Ou bien, est-ce là le secret d’un progrès véritablement évangélique ?
Je suppose que l’expérience nous donnera bientôt une réponse.

Si vous cherchez un sujet de réflexion, je vous invite à méditer, cette semaine une parole de Jésus qui a inspiré une Sainte qui se disait petite… et que l’on regarde généralement comme l’une des plus grandes.

Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : «Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux ?»
Notez au passage qu’en parlant duRoyaume des cieux, ou du Règne de Dieu, Jésus ne veut pas parler de la vie après la mort !
Entrer dans le règne de Dieu, c’est entrer dans la mouvance de Dieu… entrer dans la vie de la grâce… entrer dans la communion avec les personnes divines… faire la rencontre du Christ dans la prière… de sorte que la ferveur de l’amour nous inspire une plus grande fidélité à sa parole.

Appelant un enfant, Jésus le plaça au milieu d’eux et dit : «En vérité, je vous le déclare, si vous ne changez pas et si vous ne devenez pas comme les enfants, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Celui-là donc qui se fera petit comme cet enfant, voilà le plus grand dans le Royaume des cieux. Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, c’est moi qu’il accueille.» (Mt 18,1-5)

Un cœur d’enfant ce n’est pas très différent d’un cœur de pauvre.
La première des Béatitudes (Mt 5,3) est celle des cœurs de pauvres… des gens qui sont conscients de leur petitesse… qui savent qu’ils ont besoin de Dieu… c’est-à-dire de ceux qui sont capables de tendre la main.
Dieu voudrait nous combler… mais il ne le peut pas si nous refusons de lui tendre la main.

Même si nous donnons l’illusion, à notre entourage, d’être quelqu’un d’important… nous sommes des créatures de Dieu… toute notre existence est suspendue à lui… il nous tient dans l’existence à chaque seconde de notre vie.
Si nous acceptons d’être lucides et de reconnaître cette dépendance de tout notre être… si nous acceptons d’être comme des enfants ou comme des pauvres… le bonheur de Dieu sera de nous combler de toutes les richesses de son Royaume : “Bienheureux ceux qui ont un cœur de pauvre, le Règne de Dieu leur est donné.” (Mt 5,3)

Ne soyons donc pas étonnés de l’insistance de Jésus : «En vérité, je vous le déclare, si vous ne changez pas et si vous ne devenez pas comme les enfants, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux.»

Notez que la parole suivante est un message assez différent : «Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, c’est moi qu’il accueille.»
Ici, il ne s’agit plus d’être soi-même comme un enfant… mais d’accueillir celui qui est faible ou dépendant comme un enfant.
On reviendra sur ce point la semaine prochaine.

JCP