DOMINICALE du DIMANCHE 3 NOVEMBRE 2024, 31e dimanche du Temps ordinaire (Année B)
n° 1144
Ce dialogue entre Jésus et le scribe est touchant tant ces deux fils d’Israël arrivèrent rapidement à un véritable accord sur un des points les plus essentiels de l’alliance que Dieu avait établie avec son peuple. Cela dit, Jésus termina cet échange en notant que cet homme « n’était pas loin du royaume de Dieu » signifiant à la fois une proximité et qu’au moins un pas restait encore à faire.
Quel était-il donc ? Il me semble qu’il s’agissait simplement, pour cet homme comme pour chacun, d’un acte de foi en la personne même du Christ Sauveur, cette foi vivante « qui agit par la charité » (Ga 5, 6). On peut en effet être d’accord sur le fait qu’il faille « aimer Dieu de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même ». Mais ensuite, ne doit-on pas ajouter de manière réaliste que malheureusement, « pour les hommes, c’est impossible » (Mc 10, 27) ?
Devant cette impasse, nous ne connaissons et ne confessons qu’une seule voie offerte par Dieu, lorsqu’il nous a donné son Fils unique, ce que Saint Jean Eudes exprimait ainsi à l’une de ses correspondantes : « Ma fille, savez-vous bien que vous avez deux cœurs, un grand et un petit ? Celui-ci est le vôtre, mais le grand est celui de notre bon Sauveur, qui est encore le vôtre, puisque le Père éternel vous l’a donné et que lui-même s’est donné à vous. Or, c’est par cet adorable Cœur qu’il faut aimer Dieu, car que pouvez-vous faire avec votre petit cœur ? Dorénavant, dites donc : ‘Mon Dieu, je vous aime, mais avec et de tout mon grand Cœur.’ » Et c’est le même grand Cœur qui nous est donné pour aimer notre prochain comme nous-mêmes.
Abbé Bruno Bettoli+