Vers l’effusion (2)
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Chers frères et sœurs,

Cette deuxième semaine, après avoir reçu un enseignement sur le Christ Sauveur et Seigneur de nos vies, nous sommes invités à le choisir comme tel, à consentir à son sacrifice qui nous sauve, à sa loi sainte pour guider notre vie, à une complète disponibilité en tant que membre de son corps.

Regardons une nouvelle fois « le sacrifice qui est digne [du Père] et qui sauve le monde » (prière eucharistique n° 4). Sacrifice signifie offrande sacrée, don offert à Dieu. Nous pouvons tous faire des sacrifices, au sens d’actes réalisés volontairement parce qu’ils plaisent à Dieu. Il suffit pour cela que ces actes soient bons et qu’ils soient faits par amour.

Considérons toutes les fois où nous avons fait des actes objectivement mauvais, qui ont contribué à ajouter du mal dans le monde. Avec la grâce de Dieu, il y a eu aussi des actes bons qui ont pu réparer en partie à un certain niveau. Mais qui d’entre nous pourrait accomplir un acte bon par pur amour en dehors de l’influence salvifique du Christ ? Sans la charité, dit saint Paul, même les meilleures œuvres ne valent rien.

Qui d’entre nous est capable par lui-même de véritable gratuité ? Qui peut guérir son âme et la rendre pure et sainte comme celles de Jésus et de Marie ?

Seul l’acte d’amour du Christ sur la croix a récapitulé toute l’histoire du monde – « tout est accompli » – et apporté le salut au monde. Ce salut a été apporté à Marie par anticipation dès sa conception et elle l’a ensuite toujours parfaitement accueilli – « près de la croix de Jésus se tenait sa mère ».

Ce salut est aussi pour nous tous, qui sommes de pauvres pécheurs mais aussi des fils de Marie – « voici ta mère ». A la prière de l’Immaculée, nous pouvons nous ouvrir à son Fils, notre Sauveur, par la foi vivante dont l’Esprit vient nous rendre capables.

Choisissons donc de nous tenir au pied de la croix, avec et auprès de Marie, comme « le disciple que [Jésus] aimait ». En ce mois de mai, je suis heureux de souligner le rôle si important que la Vierge très pure est appelée à jouer pour nous aider à accueillir Jésus comme Seigneur et à nous donner tout entier à lui.

A titre d’illustration, je signale simplement que la consécration mariale bien connue de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort n’a pas d’autre but que d’aider à « renoncer pour jamais à Satan » et à « se donner tout entier à Jésus-Christ ». Confions-nous particulièrement à la prière de cette mère très aimante pour redire et rechoisir notre consécration totale au Seigneur Jésus-Christ.

Maintenant, levons « les yeux vers celui que [nous avons] transpercé » et voyons, comme Thomas le verra plus tard, le côté ouvert du Christ rappelant celui d’Adam à partir duquel fut façonnée Eve (Gn 2, 21-22) et celui du Temple d’où jaillissait une source, selon la vision du prophète Ezéchiel (47, 1-12).

Du côté du crucifié, Jean a vu « sortir du sang et de l’eau », par lesquels nous sommes purifiés (1Jn 1, 7) et par lesquels nous recevons la vie.

Dix jours plus tard, Thomas a mis la main dans ce même côté, y trouvant un accès jusqu’au cœur du Christ et faisant l’expérience de la miséricorde divine, expérience de pardon et de relèvement. Comme le fait remarquer saint Alphonse-Marie de Liguori, « c’est en étudiant le crucifix que tous les saints ont acquis la science de l’amour de Dieu ».

 Pour nous aussi, les plaies glorieuses de Jésus ne restent pas seulement le témoignage sans appel de jusqu’où va le péché des hommes mais le témoignage miséricordieux de jusqu’où va l’amour de Dieu.

Le signe de l’eau, en particulier, est très riche. Comme Dieu avait fait jaillir l’eau d’un rocher dans le désert (cf. Ex 17, 6), il a fait jaillir de son Fils, notre Seigneur (cf. Ps 17 [18], 32), la source vive de l’Esprit.

Comme il l’avait annoncé, il a répandu sur nous une eau pure pour nous purifier ; il nous a donné un cœur nouveau ; il a mis en nous son esprit (cf. Ez 36, 25-27). Sur la croix et dans la résurrection, le corps du Christ apparaît comme le véritable sanctuaire (cf. Jn 2, 21), duquel jaillit de l’eau (cf. Ez 47, 1). « Cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent » (Ez 47, 9). Comme les arbres auprès de ce torrent (cf. Ps 1, 3), nous porterons chaque mois des fruits nouveaux (cf. Ez 47, 12), comme Paul le dit autrement aux Galates (cf. Ga 5, 22-23).

Traçant une nouvelle fois sur vous le signe merveilleux de la croix du Sauveur, je vous bénis.

La Parole de Dieu pour une lectio : Jn 19, 25-37                                                                                     Page 2

25 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. 26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » 27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. 28 Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » 29 Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. 30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. 31 Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. 32 Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. 33 Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, 34 mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. 35 Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. 36 Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. 37 Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

Des questions pour un partage

Revenons sur l’enseignement donné à la messe : qu’en ai-je retenu ? Est-ce que quelque chose de particulier m’a touché ou éclairé ?

Comment est-ce que la croix de Jésus m’enseigne ou m’a déjà enseigné la science de l’amour de Dieu ?

Quelle expérience ai-je faite de la miséricorde de Dieu ? Suis-je convaincu de l’amour de Dieu ?

Ai-je déjà donné ma vie au Seigneur Jésus ? Si oui, en suis-je aujourd’hui ? Si non, qu’est-ce qui me retient encore ? Est-ce que la Vierge Marie ne pourrait pas m’aider à faire le pas ?

Des pas pour avancer

Je réfléchis : de quoi ai-je besoin d’être sauvé ? Quel fardeau puis-je déposer au pied de la croix pour en être libéré ?

Je vais au pied de la croix pour déposer mon fardeau et dire à Jésus que je veux l’accueillir comme mon Seigneur et mon Sauveur. Je dis à Jésus que je crois en son amour pour moi.

Si nécessaire, pour répondre à l’appel du Christ, je renonce à tel péché ponctuel ou à telle situation de péché grave.

Dans mon petit groupe de prière et de partage, je peux demander la prière des frères.

Je vais me confesser cette semaine ou bien comme à m’y préparer pour le faire d’ici la Pentecôte.