Chers frères et sœurs,
C’est une grande joie pour moi de penser que cet enseignement va rejoindre non seulement les membres habituels des Cellules Paroissiales d’Evangélisation mais aussi ceux qui les ont rejoints et tous ceux qui sont en route vers la demande humble et confiante que nous ferons le samedi 8 juin pour une nouvelle effusion de l’Esprit Saint dans nos vies de disciples-missionnaires.
En complément du premier enseignement de ce dimanche, je vous propose une lecture de l’inépuisable rencontre de Jésus avec la Samaritaine. Cette femme se trouvait dans la tradition de tout l’Ancien Testament. On pourrait dire qu’en tant que samaritaine, elle n’y était pas de la manière la plus orthodoxe, mais tout l’Evangile et notre foi aussi nous disent que personne n’était parfaitement dans cette tradition. Comme cette femme, les Juifs de Jérusalem, les pharisiens que Jésus reprend si souvent et nous-mêmes avons tous besoin de dialoguer avec le Christ qui est la clé des Ecritures et leur véritable exégète.
Entrons donc une nouvelle fois dans ce récit et faisons-le par le thème de la soif. Il y a d’abord la soif physique de Jésus qui demande à boire et surtout sa soif de rencontrer cette femme.
Dieu a soif de nous rencontrer personnellement et il nous attend dans le silence, la prière, la méditation et l’adoration. Nous sommes bien inconscients de cette soif de Dieu pour y manquer si souvent et si peu savoir y donner notre précieux temps. Plus encore, Dieu a soif de nous donner la foi ou bien une foi plus ardente.
Il a soif de nous donner son amour et de remplir notre vie de joie et de sens. Il a soif de demeurer en nous par toutes nos activités et de nous accueillir en lui par toutes nos passivités, ce qui inclut la prière, l’impuissance et la souffrance.
L’autre versant de la soif est du côté de la femme. Chez elle aussi, c’est la soif physique qui apparaît la première mais Jésus vient rejoindre la samaritaine dans des soifs bien plus profondes. La première est la soif d’être aimée. Il apparaît justement qu’elle s’y est beaucoup fourvoyée, avec une vie affective bien désordonnée. Le triste résultat est celui de ruptures répétées mais aussi de relations conjugales qui n’ont jamais été dans la vérité qu’elles auraient supposée.
A cela s’ajoute même une rupture avec les femmes de sa ville qu’elle évite en venant à l’heure la plus chaude du jour. Cela rend d’autant plus remarquable le changement qui s’opère à partir de sa rencontre avec Jésus pour renouer ces liens sociaux dans sa joie de partager l’expérience qu’elle vient de faire.
Chacun d’entre nous ne fait-il pas l’expérience de relations faussées, difficiles, blessées par le péché présent chez les uns et chez les autres ? Il y a même parfois beaucoup d’obstacles qui demeurent nous tenant à l’écart de certaines personnes et nous empêchant de leur annoncer librement la Bonne Nouvelle.
A la manière d’un sourcier expérimenté, Jésus a révélé une seconde soif très profonde chez la samaritaine, la soif de connaître Dieu et de l’adorer. Là aussi, le péché originel a introduit un grand désordre dans notre nature créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Alors que nous avons été envisagés par Dieu dans le Fils, c’est-à-dire dans la communion d’amour du Fils avec le Père, cet aspect le plus essentiel de notre être, bien que toujours présent en nous, est généralement recouvert par l’ignorance, l’erreur ou l’indifférence.
La relation filiale vis-à-vis de Dieu, constitutive de l’être humain, se trouve défigurée en méfiance, ingratitude, désir ou prétention d’indépendance quand elle n’est pas carrément rendue inexistante par tout ce qui “remplit” nos vies, sans les combler vraiment.
La rencontre avec le
Seigneur Jésus Christ et l’effusion de l’Esprit Saint a permis à cette femme de
Samarie de commencer une vie nouvelle grâce à la restauration de sa nature
profonde d’enfant de Dieu. Appelée à vivre selon la loi sainte de l’amour de
Dieu et du prochain et devenue capable de vivre cette loi désormais inscrite
dans son cœur, elle nous invite, comme les habitants de Sykar, à vivre notre
propre rencontre avec Jésus. Pour que ces semaines vous y aident, je vous
bénis.
Page 2 : questions
Qu’ai-je retenu de l’enseignement donné à la messe ? Est-ce que quelque chose de particulier m’a touché ou éclairé ?
Ai-je une relation personnelle avec le Seigneur ? Ce qui signifie à la fois la manière que j’ai de m’y engager, d’y être présent et la manière que j’ai de voir Dieu, de le comprendre comme une personne qui veut avoir des liens réels avec moi, en tant que personne unique et très aimée de lui.
Ai-je déjà pris conscience de la soif que Dieu a de me rencontrer ?
Ai-je déjà pris conscience de la soif la plus profonde en moi et toutes ces soifs idolâtriques qui se manifestent à partir d’elle ?
Quelle expérience ai-je déjà faite de l’Esprit Saint comme « source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » ? Est-ce que l’Esprit m’a déjà donné soif de lire la Parole de Dieu, de prier et d’annoncer l’Evangile ?
Quels sont les “maris” qui empêchent le Christ d’avoir pleinement sa place de véritable époux dans ma vie ? A ce sujet, la prière des frères peut être un moyen de demander une guérison.