« Avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari. » C’est ainsi que le Seigneur, avec beaucoup de délicatesse, décrit une situation qui était aussi pleine de violence : « la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, […] toutes les pensées de son cœur se portaient uniquement vers le mal à longueur de journée » (Gn 6,5).
Aujourd’hui, beaucoup se disent qu’ils ne font rien de mal et qu’ils sont même d’honnêtes gens et, éventuellement, de bons chrétiens. Ils mangent, boivent, se marient (ou pas…), ils travaillent « aux champs » ou « au moulin », comme la plupart des gens. En tout cas, ils ne font rien de mal. Et pourtant, que de souffrances dans notre monde, que de détresses et que de mal fait plus ou moins volontairement (que de faiblesse ou de résignation), plus ou moins consciemment (que d’ignorance sur ce qui est bien).
Or, pour être en communion avec Jésus, éviter le mal ne suffit pas. Pour participer à son œuvre de salut, chercher à être une honnête personne ne suffit pas, même si on peut le voir comme un préalable. Non, ce qu’il faut faire, saint Paul nous y invite : « se revêtir du Seigneur Jésus-Christ » et ainsi accueillir l’amour infini de Dieu qui porte des fruits de joyeuse conversion et déjà de sainteté.
Nous vivons entre les deux avènements du Sauveur, entre Noël et la Parousie. Le premier s’est déjà réalisé. Il nous a révélé et livré cet amour qui nous sauve. Si Dieu le veut, nous le célèbrerons dans quatre semaines. Ignorant quand arrivera le second, soyons vigilants et tendus de tout notre être vers cette rencontre à venir, unique objet de notre espérance.
Abbé Bruno Bettoli+

