Tous vaccinés… contre la peur et le manque de charité
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Chers amis,

La deuxième lecture de ce dimanche nous lance à tous une vibrante interpellation sur notre manière de faire Eglise, surtout en ce qui concerne la qualité de notre accueil des ‘’pauvres’’ de notre communauté. Le mot ‘’pauvre‘’ fait bien sûr référence à la pauvreté matérielle mais nous devons tous voir à travers elle, toutes les autres pauvretés dans lesquelles l’un ou l’autre membre de notre communauté se bat et se débat. A chacun de nous à travailler pour que les signes de l’avènement du royaume de Dieu dont parlent Isaïe 61, 1 et 2 et Luc 4, 18-19 deviennent une réalité dans nos vies. L’une des qualités de ce royaume, c’est que personne n’y est de trop et tout le monde y a sa place, une place de choix. Travailler pour que personne ne soit discriminé continue d’être une urgence aujourd’hui.

Je présente déjà mes excuses avant d’aborder une question délicate et brûlante sur laquelle en tant que chrétiens nous ne devons pas nous taire, comme le disent saint Pierre et saint Jean dans Actes 4, 19. Mon propos ici est tout simple : ne pas discriminer. La question du vaccin et du passe sanitaire a créé une situation extrêmement délicate et un réel risque de conflit entre anti et pro. Il y a ceux qui ont peur des deux côtés : les uns pour leur santé et leur vie d’abord et la grande majorité pour leur confort et leur situation actuelle. Il y a d’un côté ceux qui sont vaccinés et ont peur d’être seuls à l’être et ceux qui, la peur au ventre, préfèrent attendre en se posant des questions. La charité sert de motif pour se faire vacciner et pour ne pas le faire. Et dans tout ce mélange s’il y a une chose qui est évidente, c’est que les esprits ne sont plus sereins, calmes et paisibles.

Si nous estimons être du côté de la vérité : ne pas discriminer. Garder sa tête froide et son âme égale : semper festina lente. Hâte-toi lentement. Devant la peur et le danger de la mort, le devoir de la charité envers le prochain semble s’évanouir. Ne l’oublions pas : il est encore possible dans cette situation de manifester et de vivre la charité. Le Christ dans l’évangile a guéri le malade. Trouver la solution dans le Christ paraît beaucoup moins évident que la trouver dans le vaccin et le passe. Tous vaccinés ? Oui, soyons-le mais surtout contre la peur et le manque de charité.

Abbé Elzéar ADOUNKPE +