Le treizième chapitre de l’évangile selon saint Marc est difficile d’accès. Prenons-le donc sous les yeux et repérons-y trois “moments” qu’une lecture trop rapide aura du mal à distinguer.
Pour y voir plus clair parmi eux, commençons par « la fin » (v. 7) qui arrivera « à ce jour et à cette heure-là, [que] nul ne connaît » (v. 32). Jésus parle de cette fin avec deux images : la venue du « maître de maison » (v. 35) et l’enfantement.
Ensuite, nous pouvons voir qu’il est aussi question de toute la période qui doit précéder cette fin, période où les disciples doivent « veiller » (v. 37) et où ils connaîtront les « douleurs de l’enfantement » (v. 8). Ce temps apparaît souvent effrayant, avec force catastrophes et bouleversements dans le monde et avec de constantes épreuves et contradictions pour les disciples.
C’est le temps de l’Eglise et le temps du « témoignage » (v. 9), temps que Jésus désigne quatre fois dans son discours par l’expression « ces jours-là » (vv. 17.19.20.24).
Incise curieuse, Jésus demandait de prier pour que cette longue période éprouvante « n’arrive pas en hiver » (v. 18) et c’est là qu’il fait référence à un troisième “moment” qui doit précéder les deux autres dont nous venons de parler et qui sera pour toute la suite le signe que « l’été est proche » (v. 28). Ainsi, ne nous laissons pas effrayer (cf. v. 7). La mort et la résurrection du Christ sont à jamais pour nous le signe du printemps, le signe que « le Fils de l’homme est proche » (v. 29) jusqu’au jour où il viendra « dans les nuées avec grande puissance et avec gloire »
Abbé Bruno Bettoli+