« Quand fut arrivé le huitième jour… »
Ce premier jour de l’année civile est aussi le huitième depuis la naissance de Jésus. Enfant mâle « soumis à la loi de Moïse », il devait, ce jour-là, être circoncis selon le rite de l’alliance que Dieu avait établie avec Abraham et sa descendance (cf. Gn 17, 10-12).
Depuis huit jours, justement, Marie « méditait dans son cœur » ce que les bergers avaient rapporté « de ce qui leur avait été annoncé au sujet de l’enfant » : « Aujourd’hui, […] vous est né un Sauveur » (Lc 2, 11). Le grand objet de la méditation de Marie était ce salut tant désiré pour Israël et, par lui, pour toutes les nations. Comment cela pourrait-il se faire ? Son nouveau-né, si vulnérable, deviendrait-il assez fort devant les puissances du mal ? Venu au monde par la naissance, comment éviterait-il de le quitter par la mort ? Vagissant pour le moment, saurait-il un jour parler aux foules ? Et même s’il était aussi avisé que Salomon, à quoi bon s’il est vrai qu’« un petit grain de folie pèse plus que sagesse et plus que gloire » (Qo 10, 1) ?
Pourtant, ce jour-là, l’enfant commença bien à être appelé ‘Jésus’, ‘Le-Seigneur- sauve’ et la circoncision de son prépuce, par cet anneau de chair et par la première effusion de son sang, a effectivement annoncé l’alliance (berit) nouvelle qu’il obtiendrait, sur la croix, par l’offrande de toute sa chair et tout son sang, car « ce qui compte, ce n’est pas d’être circoncis ou incirconcis, c’est d’être une création (‘bara’) nouvelle » (Ga 6, 15).
Voici donc mon vœu : que la faiblesse, la mort, le silence et la folie de l’enfant de la crèche vous apportent la circoncision du cœur avec toute la nouveauté de l’Esprit. Heureuse et sainte année !
Abbé Bruno Bettoli +