Voici la conclusion à laquelle arrive St Grégoire de Naziance, évêque de
Constantinople au IVème siècle :
« J’ai, pour ma part, longuement réfléchi en moi-même, en m’appliquant avec
toute ma curiosité, et en envisageant la question sous toutes ses faces, pour
chercher une image du si grand mystère de la Trinité ; et je n’ai pu découvrir à
quelle réalité d’ici-bas l’on peut comparer la nature divine. Ai-je trouvé quelque
ressemblance partielle ? Je sens qu’aussitôt la plus grande partie m’échappe, et
l’exemple choisi me laisse en dessous de ce que j’en attendais.
Comme d’autres l’ont fait, je me suis représenté une source, un ruisseau et un
fleuve. Et j’ai cherché une analogie entre le Père et la source, entre le Fils et le
ruisseau, entre l’Esprit-Saint et le fleuve. […] J’ai songé alors au soleil, au rayon et
à la lumière. Mais cette comparaison n’est pas non plus sans danger. […]
En somme, je ne trouve aucune image qui me donne pleine satisfaction pour
illustrer le concept de la Trinité ; il faudrait que l’on ait assez de sagesse pour
n’emprunter à l’exemple choisi que certains traits, et rejeter tout le reste. Aussi ai-je
fini par me dire que le mieux était d’abandonner les images et les ombres qui
sont trompeuses et qui demeurent très loin de la vérité. Je préfère m’attacher aux
pensées les plus conformes à la piété, me contenter de peu de mots et prendre
pour guide l’Esprit, de façon à garder jusqu’à la fin la lumière reçue de lui. Il est
mon compagnon véritable, mon ami, et je traverse cette vie en persuadant les
autres, autant que je le puis, d’adorer le Père, le Fils et le Saint-Esprit, une seule
Divinité et une seule Puissance, à qui sont toute gloire, tout honneur, tout
pouvoir, dans les siècles des siècles. Amen. »
(5ème Discours théologique 31-33. P.G. 36, col. 169-172)
Père Olivier Laroche +