Cette expression est bien trouvée et se mémorise facilement. Surtout, elle porte notre attention sur un point de l’enseignement de Jésus que – avouons-le – nous avons du mal à entendre et à mettre en pratique.
Pourtant, sans équivoque, le Seigneur nous dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. »
Beaucoup peuvent alors cesser de suivre Jésus en disant : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » (Jn 6, 60). Mais pour nous qui voulons être ses disciples, il y a un véritable enjeu de ne pas esquiver ce qui est un point non négociable de l’Evangile que nous cherchons à vivre et à annoncer.
Soyons donc bien attentifs car le Seigneur ne nous dit pas que nous devons renoncer à la joie. Au contraire, il nous la promet comme l’attestent les Béatitudes ou ses paroles après la dernière Cène. Pour gagner cette joie et même « sauver notre vie », il nous faut lui faire confiance et accueillir son enseignement salutaire, car il est venu pour nous permettre, comme au sourd-muet, de « nous ouvrir » alors que le péché nous a refermés sur nous-mêmes, entravant notre capacité d’aimer. Notre Sauveur ne se trompe pas et ne nous trompe pas : nous avons sans cesse à décider à nouveau de renoncer à nous-mêmes et de prendre notre croix à sa suite. Il n’y a pas d’autre voie vers la vie. Par amour pour nous et pour y être avec nous, c’est la voie que lui-même a empruntée jusqu’au bout.
Abbé Bruno Bettoli+
