(Is. 40)
Chers amis !
En ce deuxième dimanche de l’Avent, le ton est au prophétisme. Parlant aux hommes au nom de Dieu et intercédant pour les hommes auprès de Dieu, le prophète a toujours eu un sort difficile. Souvent incompris des hommes, lui-même fait l’expérience d’un certain “abandon de Dieu”. Trois personnes dans l’ancien Testament pourraient représenter les trois fonctions de l’Eglise, c’est-à-dire le prophète en lien avec la mission d’enseigner, le prêtre en lien avec la mission de sanctifier et le Roi en lien avec la mission de gouverner. De ces trois figures, le prophète est la figure la plus souvent persécutée. Pourtant, son rôle est très important autant auprès du Roi que pour le prêtre dans le peuple juif. C’est à lui de rappeler ‘’les chemins du Seigneur.’’ C’est vers lui qu’on se tourne pour savoir ce ‘’que dira le Seigneur Dieu’’.
Tout baptisé porte aussi, avec l’Eglise, cette mission d’enseigner, de sanctifier et de gouverner. Les trois missions vont souvent ensemble et l’une ne se fait pas sans les autres. Mais encore aujourd’hui, écouter le Seigneur, témoigner de lui, est une chose bien difficile. Il y a tellement de codes, de règles, de conditionnements, tellement d’écarts entre les choix de vie qu’une parole dite à juste titre dans un cadre ou un contexte donnés peut être très mal perçue dans un cadre ou un contexte proches. Que dire ? Quand et comment le dire ? Tel est le dilemme du serviteur de la parole qui, pourtant, ne peut et ne doit pas se taire puisque sa parole est attendue, espérée, car ce n’est pas sa parole mais celle de Dieu. Par exemple, lorsqu’on parle de laïcité, on pense spontanément à la non implication de l’Eglise dans les affaires de l’Etat mais on oublie vite le devoir de l’Etat de ne pas être un frein ou un obstacle pour l’Eglise.
Il y a bien des raisons d’avoir peur et de ne pas annoncer la bonne Nouvelle. Le Seigneur nous dit en ce dimanche :
Monte sur une haute montagne (…) Élève la voix, ne crains pas.
Abbé Elzear Adounkpe +