L’Evangélisation (4) – Evangile selon Saint Luc, ch. 5 versets 1-11
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Chers membres des cellules,

Cette semaine, nous nous préparons à entendre la version lucanienne de l’appel des premiers disciples à l’occasion de la pêche miraculeuse. Soyons donc attentifs à quelques éléments de ce récit.

Le premier qui retient mon attention est l’initiative de Jésus qui « vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. »

Pour chacun d’entre nous, cela peut évoquer la manière dont Jésus est entré dans notre vie et dont nous pouvons faire mémoire. Les circonstances peuvent le montrer plus ou moins mais nous ne pouvons pas douter que lui-même est venu vers nous et a voulu nous compter parmi ses disciples et amis :

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » (Jn 15, 16)

Cette demande faite à Simon peut également évoquer pour nous les demandes que Jésus peut nous faire tout au long de notre vie. Si nous nous tenons disponibles pour la mission, vraiment attentifs  à l’Esprit Saint et désireux de servir le Seigneur, nous pouvons entendre les demandes très concrètes de Jésus.

Ces demandes ne sont évidemment pas envoyées par SMS mais plutôt au fond de notre cœur.

Elles peuvent généralement nous apparaître comme une simple idée, par exemple d’aller parler à quelqu’un. Nous sentons plus ou moins clairement que Jésus voudrait que nous y allions, qu’au nom de notre amitié avec lui et de notre appel à la mission, nous devrions prendre telle ou telle initiative.

La manière dont le diacre Philippe se laisse conduire par l’ange du Seigneur et par l’Esprit (cf. Ac 8, 26.29) est emblématique.

Tout cela nous pose des questions.

Suis-je dans cet état de disponibilité générale pour la mission ?

Ai-je pris le temps d’offrir cette disponibilité au Seigneur ?

N’aurais-je pas un jour à demander la prière des frères pour m’aider à faire cette démarche ou bien à mieux y correspondre, dans la mesure où il m’arrive parfois ou souvent de résister à l’Esprit Saint ?

Passons maintenant à un autre point qui ne peut pas manquer d’attirer notre attention.

Dans la démarche des cellules paroissiales d’évangélisation, nous présentons le processus d’évangélisation avec l’image du filet.

Ce choix fait clairement référence à notre passage d’évangile où l’activité apostolique est représentée par celle de la pêche. Jésus nous appelle tous à être « pêcheurs d’hommes » (Mc 1, 17).

Ce point me rappelle le témoignage d’un moine de la grande Trappe. En faisant le récit de sa vocation, il disait comment il avait finalement choisi la vie monastique parce qu’il avait senti dans son cœur que, dans le monde, il aurait pêché à la ligne alors qu’en entrant au monastère, il allait pouvoir pêcher avec un immense filet. Je ne sais pas exactement ce qu’il voulait dire ainsi mais je comprends au moins qu’il avait ce désir d’entrer dans la volonté et la mission du Seigneur, au point qu’il était prêt à y consacrer toute sa vie.

Cela peut avoir quelque chose d’étonnant, en se disant que depuis son monastère il rencontrerait beaucoup moins de monde.

Il me semble que c’est un enseignement sur l’importance de la prière et du sacrifice pour la fécondité de la mission, pour que la pêche devienne réellement miraculeuse.

Pour nous, en tout cas, même si nous parlons de filet – et pourquoi pas puisque nous sommes toute une équipe rassemblée non dans une barque mais dans une cellule – nous pouvons entendre que la pêche doit se faire à la ligne. Nous ne pouvons attraper les poissons qu’un à un.

A cela correspond le fait d’établir la liste de notre oïkos.

Il nous faut consentir à cela, penser à chaque personne en particulier, discerner celles vers lesquelles le Seigneur nous envoie. Nous lançons notre bouchon de pêche dans telle ou telle direction, c’est-à-dire vers telle ou telle personne pour laquelle nous prions, que nous approchons et voulons servir.

N’oublions pas que cet humble labeur est porté par la prière des moines et qu’il contribue à la large pêche que Jésus mène à travers nous tous.

Reconnaissant pour tous les oui que vous donnez à Dieu et pour la mission, je vous bénis.