Ce dimanche, solennité de la sainte Trinité, est l’occasion des premières communions pour des dizaines d’enfants de la paroisse. Vous aussi peut-être avez la grâce insigne de recevoir Jésus, c’est-à-dire de recevoir le Verbe fait chair, ce Verbe qui ne fait qu’Un avec le Père dans l’Esprit. En communiant, nous recevons la sainte Trinité.
Cette hospitalité donnée à Dieu m’a fait penser à l’hospitalité d’Abraham, près du chêne de Mamré, relatée dans le livre de la Genèse au chapitre dix-huitième. Le moine Andreï Roublev l’a représentée dans cette fameuse icône, souvent dite de la Trinité, qui se concentre uniquement sur les trois visiteurs qui sont aussi « le Seigneur » (v.1). L’iconographe laisse ainsi davantage apparaître l’hospitalité réciproques des Trois par leurs gestes et leurs attitudes les uns envers les autres et même finalement l’hospitalité qu’ils nous offrent en laissant une place vide sur un côté de la table et de la coupe qui les réunissent.
Le mystère de la Trinité est celui de Dieu qui est amour et donc aussi hospitalité. Les personnes divines s’accueillent réciproquement, comme Jésus le déclare : « Je suis dans le Père, et le Père est en moi. » (Jn 14, 11) Et elles veulent nous accueillir : « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? » (Jn 14, 2)
Et voilà que Dieu demande à être accueilli, dans la sainte communion comme dans l’étranger (cf. Mt 25, 31-46). L’accueil de l’autre chez soi, l’hospitalité véritable, est le chemin vers la communion, cette précieuse communion qui est le mystère de Dieu et l’aspiration profonde de toute personne humaine.
Abbé Bruno Bettoli+