Les promesses du Salut de l’Ancien Testament
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Chers membres des cellules,

 

En poursuivant sur le thème du salut, je voudrais cette semaine m’attacher à accueillir les promesses de l’Ancien Testament et en tout premier lieu, celle qui fait immédiatement suite au récit du premier péché. Il est remarquable en effet que Dieu n’a pas attendu pour faire cette promesse et donner à l’homme l’espérance de son relèvement et de sa réconciliation.

 

« Le Seigneur Dieu dit au serpent : “[…] Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon.” » (Gn 3, 14-15)

 

Après s’être adressé à l’homme, puis à la femme, c’est au serpent que Dieu a parlé pour, sans attendre davantage, lui signifier sa défaite finale à laquelle correspondront donc la fin de son empire sur les hommes et leur libération. Ce passage s’appelle le protévangile, c’est-à-dire la première annonce de la Bonne Nouvelle. Il orientera l’attente d’Israël vers une femme ou plus précisément vers « sa descendance ». En d’autres termes et pour utiliser une catégorie qui apparaît plus loin dans le corpus biblique, c’est l’attente du Messie, du Sauveur.

 

De nombreux récits peuvent venir ensuite à notre esprit. Celui du Déluge nous montre que c’est Dieu qui prend l’initiative de sauver et en même temps, il demande à un homme de collaborer à cette œuvre en lui indiquant précisément ce qu’il a à faire. L’obéissance de Noé permettra cette première expérience, pour lui-même et sa famille et à travers eux pour l’humanité qui pourra continuer à vivre dans le monde créé et donné par Dieu. A travers les animaux emportés dans l’arche, c’est l’annonce que le salut s’étendra même d’une certaine manière à la création toute entière.

 

A part le protévangile qui est bien une annonce et une promesse, l’Ancien Testament est d’abord le témoin des initiatives salvatrices de Dieu, même si celles-ci sont liées à une promesse d’alliance, par exemple avec Abraham. Ainsi, Israël fait l’expérience d’un Dieu Sauveur. En Isaïe, nous pouvons lire : « Israël est sauvé par le Seigneur, sauvé pour les siècles » (Is 45, 17). C’est l’expérience du passé qui est promesse pour l’avenir. Et la plus grande expérience de salut, celle qui fait référence dans la mémoire et dans la liturgie d’Israël, c’est celle de la Pâque, lorsque le Seigneur a tiré son peuple de l’esclavage, lui a fait traverser la Mer Rouge dans laquelle ont été engloutis Pharaon et ses armées, l’a protégé, nourri et abreuvé dans le désert pendant quarante ans et l’a finalement fait entrer dans la terre promise en chassant devant lui les nations (cf. Ps 77, 52-55) et en lui donnant le décalogue comme charte de l’alliance et comme moyen d’échapper à l’esclavage du mal et de vivre donc dans la liberté.

 

Un autre aspect important que je souhaite souligner est que si le titre de Sauveur n’appartient qu’à Dieu, dans le même temps, le Seigneur passe toujours par l’intermédiaire d’au moins un homme. Ils s’appellent Moïse puis Josué, Débora, Baraq et Yaël, Sanson, David, Esther, Cyrus, etc. Les auteurs bibliques n’ont jamais craint de montrer leurs faiblesses et leurs hésitations mais les uns et les autres, à l’écoute de la Parole de Dieu, et finalement obéissants et disponibles pour ce que Dieu voulait ont été de véritables instruments de l’action libératrice de Dieu. Conduits généralement par l’Esprit de Dieu, ils ont en réalité une certaine dimension messianique.

 

Dans ce balayage trop rapide des premières alliances, il faut noter encore les indications très variées et parfois même apparemment contradictoires qui sont données sur le type de salut et sur la figure du Messie : roi, prêtre ou prophète ; homme ou Dieu ; puissant ou souffrant ; vainqueur de tous les ennemis ou lui-même vaincu et rejeté ; ouvrant à une espérance aux horizons plus ou moins élargis depuis celle d’un royaume terrestre jusqu’à celle d’une victoire par-delà la mort offerte aux martyrs.

 

Tout était prêt pour accueillir le véritable Sauveur et son attente en Israël était à son comble dans cette période que nous rappelle le temps de l’Avent. Dans la grâce de ce temps, je vous bénis.