Les fins dernières – 3 – Le Purgatoire
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Chers membres des cellules,

Nous poursuivons donc notre série sur les fins dernières. Nous avons vu que l’Enfer était la terrible possibilité qu’a la liberté humaine de refuser jusqu’au bout le projet bienveillant de Dieu.

Aujourd’hui, je vous parlerai du Purgatoire dont il me semble que, d’une manière générale, on parle trop peu, si bien que certains vont jusqu’à remettre en doute son existence. Comme la semaine dernière, je vous renvoie donc au Catéchisme de l’Eglise Catholique, dont je réalise qu’il n’est pas assez connu. Il s’agit, pour le Purgatoire, des numéros 1030 à 1032.

Je commence donc par vous citer le premier numéro, à la fois clair et concis :

« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. »

La première chose à noter est cette grâce et cette amitié de Dieu qui manquent aux âmes des damnés.

 

Cette « amitié de Dieu » est le “oui” à son projet de faire de nous ses enfants, de nous partager sa joie en faisant de nous des saints et en nous accueillant au sein de la communion trinitaire. Ce “oui” est la condition nécessaire et suffisante pour aller au Ciel, peut-être pas au moment même de la mort comme les saints que l’Eglise nous donne en exemple et en intercesseurs puissants auprès de Dieu, mais au moins après le “temps” du Purgatoire et au plus tard, au moment du jugement dernier. Cette différence est simplement due à l’avancement plus ou moins grand de notre purification. Si cette purification – qu’on pourrait appeler aussi sanctification – n’a pas été suffisamment avancée pendant notre pèlerinage sur la terre, elle sera achevée au Purgatoire, pourvu donc que nous en ayons donné l’autorisation à Dieu par notre “oui” dans l’instant de notre mort.

Cette vérité est à la fois consolante et stimulante. Elle est consolante parce qu’on pourrait se dire que peu d’âmes semblent se présenter à Dieu en étant devenues suffisamment saintes pendant leur séjour sur la terre.

« Elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent » (Mt 7,14).

Quel malheur ce serait si toutes les autres âmes se trouvaient empêchées d’entrer au Ciel non par leur

« aversion volontaire de Dieu » (CEC §1037) comme les damnés mais par leur inadéquation avec la sainteté de Dieu au moment de leur mort !

En même temps, cette vérité enseignée par l’Eglise est stimulante, stimulante en ce qui concerne ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes, mais aussi pour les âmes des fidèles défunts. D’abord pour nous-mêmes, car nous comprenons que pour arriver à notre accomplissement, pour accueillir pleinement le projet divin sur nous, il nous faut ou il nous faudra être totalement purifiés. Il s’agit d’une entreprise de longue haleine en laquelle consiste toute notre vie de baptisé. Si elle est avant tout l’oeuvre de la grâce divine, notre consentement profond et donc notre collaboration sont pourtant essentiels. Il s’agit ici-bas – plutôt qu’au Purgatoire – de nous dépouiller de « l’homme ancien » et de revêtir « l’homme nouveau » (Ep 4,22.24), « par les oeuvres de miséricorde et de charité, ainsi que par la prière et les différentes pratiques de la pénitence » (CEC §1473), sachant qu’une « conversion qui procède d’une fervente charité peut arriver à la totale purification du pécheur, de sorte qu’aucune peine ne subsisterait » (CEC §1472).

Ensuite, disions-nous, la doctrine du Purgatoire pousse l’Eglise militante à laquelle nous appartenons tant que nous sommes sur la terre à agir, dans la communion des saints, en faveur de l’Eglise souffrante à laquelle appartiennent toutes ces âmes qui ne peuvent plus désormais être purifiées que de manière passive. Voilà pourquoi, « dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique, afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes,les indulgences et les oeuvres de pénitence en faveur des défunts » (CEC §1032).

Dans la grande perspective de cette merveilleuse communion des saints, je vous bénis