Le service pour l’Oïkos
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Chers frères et sœurs,

Poursuivons cette semaine la progression décrite par l’image du filet, pour les pêcheurs d’hommes que le Seigneur nous appelle à être.

Mais avant cela, juste un mot pour ceux qui se diraient que leur place n’est pas dans les cellules parce qu’ils ignoraient ou avaient mis de côté cette dimension essentielle de l’évangélisation à partir de l’oïkos. Souvenons-nous toujours que le Seigneur ne nous demande pas d’être arrivés quelque part, d’avoir tel niveau ou d’obtenir tels résultats. Non, il nous promet de nous faire grandir et de nous rendre heureux si nous nous mettons authentiquement en route avec lui, ce à quoi servent les cellules si on les vit telles qu’elles doivent être.

J’en arrive maintenant à une nouvelle étape du filet, ce filet qui nous permet de vivre le cinquième essentiel de notre vision paroissiale : être témoin.

Après la prière, ou plutôt avec elle, nous sommes appelés à vivre le service, autrement dit le témoignage concret de la charité. La prière est, elle aussi,  animée par la charité mais la charité a besoin de se faire concrète, de se réaliser par des gestes, c’est-à-dire par une présence et par des actes. Saint Jean nous le rappelle :

« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité » (1Jn 3, 18).

 Le témoignage rendu au Christ ne consiste pas d’abord à parler. Il faut que les cœurs soient préparés à accueillir le nom Sauveur. Eh bien, les cœurs sont blessés, parfois endurcis et ils ont besoin de la tendresse pour oser s’ouvrir à nouveau. C’est ainsi que le Seigneur, avec délicatesse, se tient à la porte à laquelle il frappe (cf. Ap 3, 20), sans chercher à entrer de force. Nos contemporains, et les personnes de notre oïkos en particulier, ont besoin de recevoir le témoignage de la charité qui exprime déjà, sans parole, la bonne nouvelle de Dieu qui est amour et que nous voulons leur annoncer.

L’amour fait tellement partie de l’ADN de la vie chrétienne que nous pourrions être tentés de ne pas en parler.

« Le service ? Mais bien sûr, c’est évident. Un chrétien doit toujours être prêt à rendre service à son prochain. »

Voilà justement pourquoi il est essentiel de nous le redire et d’y être chacun particulièrement attentif vis-à-vis d’une ou deux personnes pour lesquelles nous avons compris que le Seigneur nous demandait de les aider à le rencontrer.

Pour revenir rapidement à mon préambule, la pédagogie des cellules ne doit donc pas nous effrayer. Au contraire, elle nous séduit parce qu’elle est au service de notre croissance dans toutes les dimensions de notre vie chrétienne. Elle nous stimule et nous aide à progresser réellement dans chacune de ces dimensions.

Puisque nous avons déterminé dans la prière les personnes que nous devions chercher à rejoindre, cette orientation vers le service de ces frères nous rend attentifs à eux, à leurs besoins, à leurs difficultés ou même peut-être à leurs souffrances. Cette attention, toujours accompagnée de la prière aimante, devient alors la compassion qui nous met en route pour proposer ou réaliser les services nécessaires.

Ne cherchons pas à ressentir quelque chose. C’est tant mieux si la compassion est sensible, car cela est plus facile pour nous, mais ce n’est pas nécessaire. Il faut surtout que la compassion soit concrète et nous la ressentirons peut-être davantage après nous être mis en route au service de telle personne pour qui nous prions déjà.

A l’image du Christ qui a lavé les pieds de ses disciples et qui nous a demandé de faire comme lui, nous devons savoir nous abaisser. Saint Paul nous dit :

« Ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus. »

A l’image du bon samaritain (cf. Lc 10, 33-35), nous devons nous laisser déranger et être prêts à dépenser ce qu’il faudra, gratuitement, sans rien attendre en retour, sachant simplement qu’aucun acte d’amour ne sera perdu et ne restera sans fruit. Au contraire, il ouvre à la présence et à l’être-même de Dieu qui est amour aussi bien celui qui bénéficie de cet acte que celui qui le réalise.

Me réjouissant de ce que vous serez encouragés à faire au service de votre prochain, je vous bénis.

Questions pour la réflexion commune

« Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mc 10, 44-45) Comment recevez-vous ces paroles de Jésus ?

Qu’est-ce que la situation particulière de telle personne de mon oïkos m’appelle à faire pour elle cette semaine ?

Quel témoignage puis-je donner de ce que le service a pu ouvrir dans une le cœur d’une personne ou dans la relation avec une personne ?