Le Salut, porte d’entrée pour l’évangélisation
">

 

 

Chers membres des cellules,

 

Dans ce temps de l’avent, je vous propose d’aborder le thème du salut. L’avent est, en effet, ce temps qui nous rappelle la promesse de Dieu d’envoyer « le Sauveur que le monde attend », comme nous le chanterons certainement avec un cantique bien connu durant la nuit de Noël.

 

Plus profondément, j’ai choisi ce thème parce qu’il est une porte d’entrée pour l’évangélisation. La Bonne Nouvelle est la nouvelle du salut annoncé par Dieu et, plus précisément même, elle est la joyeuse proclamation que Jésus Christ, le fils de la Vierge Marie, est l’unique Sauveur du monde. Est-ce bien comme cela que nous témoignons de lui ? Parlons-nous de salut à ceux que nous voulons évangéliser ? Comment essayons-nous de les rejoindre dans leur attente ou même d’éveiller en eux cette conscience qu’ils ont besoin d’être sauvés ?

 

Prenons donc le temps cette semaine de considérer ce cri d’appel qui habite le cœur de tous les hommes et auquel seul l’Evangile vient réellement répondre. Si eux n’en sont pas toujours conscients, il est important que nous, nous le soyons, non seulement pour que nous ayons un vrai zèle missionnaire mais aussi pour que nous  sachions mieux répondre aux questions de ceux qui pensent que tout va bien pour eux : « Sauvé ? Mais de quoi ai-je besoin d’être sauvé ? » ; aussi bien que de ceux qui sont dans une grande détresse et qui disent : « Personne ne peut rien pour moi. J’ai suffisamment crié vers Dieu et je ne peux plus croire en lui. »

 

Pour comprendre où se situe le besoin que nous avons tous d’être sauvés, il nous faut nous rappeler le dessein bienveillant de Dieu qui consiste à nous donner part à sa vie bienheureuse que nous appelons tout simplement la vie éternelle et qui consiste essentiellement dans la perfection de l’amour. Aucun de nous ne peut véritablement l’imaginer mais nous en portons tous en nous la mystérieuse nostalgie parce que la blessure du péché originel n’a pas pu effacer totalement cette aspiration fondamentale de l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1, 26-27).

 

Ceux que nous rencontrons, ceux de notre oikos notamment sont tous faits pour Dieu et sont tous habités par une soif infinie à laquelle Dieu seul pourra répondre, parce que seul « Dieu est amour » (1Jn 4, 8.16). Mais cette soif n’est pas toujours apparente. Beaucoup se contentent ou se contenteraient facilement de l’amour dont eux et ceux qui les entourent sont capables. Ne sachant pas ce qu’ils peuvent espérer, ils consentent à ne pas espérer vraiment ou bien à n’espérer que des biens tout à fait partiels et finalement illusoires. Notre société de consommation nous oriente vers ce qui occupe et détourne notre attention et en même temps qui ne satisfait pas. Notre culture et notre idéologie matérialistes nous cachent la profondeur de la vie que nous vivons déjà et de celle que nous pouvons espérer. Nos progrès techniques et scientifiques si impressionnants ne font qu’accentuer tout cela. La mort est camouflée ; ceux qui souffrent sont cachés et l’idéal plus ou moins assumé serait de les éliminer, ce qui fait parler au Pape François de la culture du déchet.

 

A côté de ceux, pauvres ou riches, malades ou en bonne santé, qui mettent leur espoir dans ce qui ne peut les rassasier, certains désespèrent douloureusement de la vie tandis que d’autres, habités par des idéaux souvent plutôt légitimes, deviennent des révoltés et des violents.

 

Quant à nous, il nous revient de faire connaître la merveilleuse et surnaturelle vocation de l’homme que voilent ensemble la mort et le péché. Nos paroles pourront être nécessaires pour cela mais avant tout, ce seront notre attitude et notre manière de vivre, notre amour du prochain et notre esprit de service qui  pourront réveiller chez nos frères la conscience de leur plus radicale aspiration, les disposant ainsi à recevoir la bonne nouvelle du salut en notre Seigneur Jésus Christ.

 

Dans la joie que je partage avec vous d’être sauvés et chargés de l’annoncer, je vous bénis.