Il y a deux manières d’accueillir un invité. La première est de le laisser venir jusqu’à nous. La deuxième est d’aller à sa rencontre. Le temps de l’Avent nous invite à associer ces deux attitudes. C’est un temps au cours duquel nous nous préparons à accueillir le Seigneur. C’est Dieu qui vient à notre rencontre et pourtant dans la première lecture, Isaïe nous lance cet appel : « Venez montons à la montagne du Seigneur… Venez, Maison de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur ». Et le psaume vient nous dire que cette annonce est pleine de joie : « Quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur ». Nous nous situons là dans le contexte du retour de l’exil. Le peuple ayant longtemps vécu loin du temple retrouve la joie d’aller célébrer le Seigneur dans sa maison. L’avant est un temps pour redécouvrir la joie de servir et de célébrer le Seigneur, pour retrouver la joie de le rencontrer dans ses sacrements, notamment celui de la réconciliation et de l’eucharistie. Il nous faut retrouver la jeunesse de notre foi et de notre pratique religieuse.

C’est le temps du retour de notre exil intérieur dans lequel nous plonge le péché. Nous sommes donc invités à faire un pas vers le Seigneur qui vient, à « marcher » dans sa lumière. C’est un temps pour nous secouer un peu, pour « sortir de notre sommeil » comme le dit saint Paul. Quelque chose doit changer. Les questions que nous pouvons nous poser sont les suivantes : Qu’est-ce que je dois et peux changer ? Comment me rendre disponible aux autres et accueillant envers eux ? L’Avent est un temps d’attente pour préparer sa venue. Le Christ vient aussi à travers les autres. Peut-être, il nous faut poser un geste et ouvrir les bras. Et pour cela, quelques mots de l’évangile pour nous aider : « veillez » et « se tenir prêt ». Autrement dit, vigilance et préparation. Oui, attendre le Seigneur, c’est se préparer à l’accueillir, c’est se préparer à le rendre présent aux autres. Et cela commence aujourd’hui.

P. Jean Isidore NKONDOG