L’APOLOGÉTIQUE (2) : Dieu dans l’ Ancien Testament
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Chers frères et sœurs,

Après l’introduction sur l’apologétique en général, je commence par le sujet qui m’a donné l’idée de cette série. Il s’agissait de répondre à un ami qui déclarait que “Dieu n’était pas un dieu d’amour dans l’Ancien Testament”.

Tout d’abord, vous n’allez pas trouver ici une réponse toute faite car la même question demandera des réponses variées suivant l’interlocuteur que l’on aura. Cela dépendra de ses connaissances, de son lien avec le Christ et avec l’Eglise et de bien d’autres facteurs. D’une manière générale, je ne serai jamais capable de vous offrir un discours tout prêt à ressortir tel quel mais des éléments divers comme des faits objectifs, des pistes de réflexions ou arguments suivant les cas. Celui qui veut rendre compte de la foi de son baptême doit d’abord se former et puis s’adapter à son interlocuteur, rebondir sur des pierres d’attente et surtout ne pas oublier de prier l’Esprit Saint !

Concernant notre sujet, il est bon de préciser que « l’Ancien Testament est une partie inamissible de l’Écriture Sainte [et que] ses livres […] divinement inspirés […] conservent une valeur permanente. » (CEC 121)

De plus, « les chrétiens vénèrent l’Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu. L’Église a toujours vigoureusement repoussé l’idée de rejeter l’Ancien Testament sous prétexte que le Nouveau l’aurait rendu caduc (marcionisme). » (CEC 123)

Marcion, au début du IIe siècle, affirmait l’existence de deux principes divins : un Dieu de colère à l’origine de la Bible hébraïque et un Dieu d’amour révélé par Jésus dans l’évangile selon saint Luc et dix épîtres pauliniennes. Pour Marcion, Jésus serait venu pour abolir la Torah et non pour l’accomplir (cf. Mt 5, 17). Bien sûr, le marcionisme a été condamné et l’Eglise a toujours enseigné la continuité entre l’Ancien et le Nouveau Testaments.

Le mieux est de citer ici le Concile Vatican II dans son texte sur la Révélation divine :

« L’économie de l’Ancien Testament avait pour raison d’être majeure de préparer l’avènement du Christ Sauveur de tous, et de son Royaume messianique, d’annoncer prophétiquement cet avènement (cf. Lc 24, 44 ; Jn 5, 39 ; 1P 1, 10) et de le signifier par diverses figures (cf. 1Co 10, 11).

Compte tenu de la situation humaine qui précède le salut instauré par le Christ, les livres de l’Ancien Testament permettent à tous de connaître qui est Dieu et qui est l’homme, non moins que la manière dont Dieu dans sa justice et sa miséricorde agit envers les hommes. Ces livres, bien qu’ils contiennent de l’imparfait et du caduc, sont pourtant les témoins d’une véritable pédagogie divine. C’est pourquoi les fidèles du Christ doivent les accepter avec vénération : en eux s’exprime un vif sens de Dieu ; en eux se trouvent de sublimes enseignements sur Dieu, une sagesse salutaire au sujet de la vie humaine, d’admirables trésors de prières ; en eux enfin se tient caché le mystère de notre salut. » (DV 15)

Les différences entre les deux grandes étapes de la Révélation ne sont pas niées mais comprises dans un processus de préparation. L’Eglise éclaire « l’unité du plan divin dans les deux Testaments grâce à la typologie. Celle-ci discerne dans les œuvres de Dieu dans l’Ancienne Alliance des préfigurations de ce que Dieu a accompli dans la plénitude des temps, en la personne de son Fils incarné. » (CEC 128) Pour approfondir encore, je vous invite à lire les deux numéros suivants du Catéchisme : 129 et 130.

Redisons que toute l’Ecriture est inspirée. Qui a déjà prié, dans la lumière de la foi chrétienne, à partir de passages de l’Ancien Testament ne le sait que trop bien. En pélerinant en Terre Sainte, on le découvre aussi davantage. Pourtant, nous disons bien que, comme le Nouveau, l’Ancien Testament est l’œuvre de vrais auteurs. Ceux-ci ont écrit avec leurs mentalités et leur “théologie” dont Dieu se servait pour nous donner cet ensemble admirable et cohérent de la sainte Bible. La progression et même les corrections que l’on peut y repérer sont le signe du respect de Dieu pour sa créature et aussi du chemin que chacun a lui-même à parcourir pour connaître le véritable visage de Dieu qui resplendit sur celui du Christ. On peut comprendre ce processus comme une longue mise au point qui fait passer de l’image floue du paganisme à l’image parfaitement nette de la vérité chrétienne.

En vous exhortant à nourrir sans cesse votre foi à l’unique source de la Bible, je vous bénis.

Brève note à propos de la typologie : Moïse, David sont des « types » de Jésus Christ. Malgré leurs péchés personnels et de nombreuses différences entre ces personnages, ils annoncent de multiples facettes du Seigneur Jésus. La traversée de la Mer Rouge est une annonce « typologique » de la Pâque de Jésus, tout comme la destruction du premier Temple par Nabuchodonosor en 587 avant notre ère l’est de sa mort. Pour aller plus loin, lire https://fr.wikipedia.org/wiki/Typologie_biblique.

( Définition ‘’ simple ‘’ : Typologie, science des types humains)

Inamissible : ‘’ Qui ne peut se perdre ‘’  ( ‘’ Une grâce inamissible )

L’ économie de Salut : Le terme « économie de salut » est utilisé en théologie pour désigner le plan d’incarnation de Dieu sur terre. Dieu se fait homme dans la figure de Jésus et accomplit ainsi son plan de salut.

Vétérotestamentaire :du latin vetus « ancien » et testamentum « alliance »
Relatif à l’Ancien Testament. La révélation vétérotestamentaire nous met en présence d’un Dieu, unique : « Yahvé, le Seigneur notre Dieu, est le seul Seigneur » (Deut, VI, 4).

QUESTIONS  A MEDITER :

Quelle connaissance ai-je de l’Ancien Testament, quelle pratique de lecture ou de prière à partir de ses textes sacrés ?

Quelles difficultés ai-je moi-même avec tel passage vétérotestamentaire ? Comment est-il possible de comprendre et de dépasser ces difficultés précises ?

Quels passages de l’Ancien Testament me touchent particulièrement et me donnent à entrevoir la bonté de Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ?