Jean est là avec deux disciples. Jésus, lui, va et vient. Que fait-il ? Il semble en tout cas qu’il continue à le faire jusqu’au moment où, se retournant, il voit les deux disciples qui se sont mis à le suivre après que leur maître qui l’avait déjà désigné comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », leur a dit de nouveau : « Voici l’Agneau de Dieu ».
La situation pourrait paraître cocasse : Jésus qui va et vient, avec deux hommes qui marchent derrière lui. Elle résonne pour moi avec la vision, dans l’Apocalypse, de ces hommes qui sont « vierges » et qui « suivent l’Agneau partout où il va » (14, 4).
A la question de Jésus qui leur demande ce qu’ils cherchent ainsi, ils répondent : « Maître, où de- meures-tu ? » Pour le moment, ils doivent simple- ment venir et voir mais un jour, ils entendront Jésus leur dire claire- ment : « J’ai gardé les commande- ments de mon Père, et je demeure dans son amour » (Jn 15, 10). Demeurer dans l’amour du Père, c’est pour Jésus demeurer dans sa volonté en s’y attachant d’une manière parfaite.
Dans l’Ecriture, la place de l’agneau n’est- elle pas l’autel, avec le sacrificateur, qu’il s’appelle « Abel le Juste » ou « notre père Abraham » ? Désormais, avec « le sacrifice pur et saint, le sacrifice parfait », l’offrande n’est autre que celui qui l’offre ; le grand Prêtre est lui-même l’Agneau donné par Dieu grâce au oui d’une femme.
L’humanité est appelée à devenir « l’Epouse de l’Agneau » (Ap 21, 9 ; cf. 19, 7 ; 22, 17) en ressemblant à cette femme qui a parfaitement consenti à l’œuvre de Dieu, accomplie par l’Epoux, le Prêtre, l’Agneau.
Abbé Bruno BETTOLI +