La restauration du sacrement primordial
">

Dans sa riche théologie du corps, St Jean-Paul II a parlé à propos du mariage d’un « sacrement primordial » : sacrement en tant que « signe qui transmet efficacement dans le monde visible le mystère invisible caché en Dieu de toute éternité » (audience du 20 février 1980) ; et primordial en tant qu’il était déjà « au commencement de la création », donné antérieurement à la chute, et qu’il nous reste accessible, parce que directement inscrit dans notre corps sexué.

 

Evidemment, le mariage a été abîmé par le premier péché (cf. Gn 3, 7.12.16), l’empêchant de jouer pleinement son rôle de révélateur de l’Amour qu’est Dieu. Mais le Christ est venu le restaurer en nous offrant le moyen d’échapper à « la dureté de [nos] coeurs » et en nous ramenant au projet initial. Ainsi, comme le dit le droit de l’Eglise, « l’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement » (Can. 1055 §1). De “sacrement” naturel défiguré par le péché, le mariage est devenu sacrement de et dans l’Eglise.

 

Le Christ « a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte » (Ep 5, 25-26) et il ne cesse de lui donner sa grâce pour que les époux grandissent dans la chasteté conjugale, s’approchant de plus en plus de l’harmonie originelle où ils perçoivent comment Dieu est au coeur de leur amour et de leur fécondité.

 

Abbé Bruno Bettoli+

 

Dominicales_903