La prière des frères
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Chers membres des cellules,

A partir de dimanche prochain, nous entrons dans la préparation à la demande d’effusion de l’Esprit Saint. En complément des catéchèses dominicales, vous recevrez des enseignements pour approfondir votre réflexion et votre préparation. Ce sera l’occasion, je l’espère, d’accueillir des paroissiens parmi vous pendant quatre semaines.

Pour eux ou pour vous, la prière des frères sera précieuse pour ôter les obstacles à l’accueil sans condition du Saint Esprit. C’est pourquoi, je profite de cet enseignement pour aborder cette démarche qui fait partie de la pédagogie des cellules et trouve naturellement sa place vers la fin de vos rencontres, après la prière d’intercession.

Dans le Manuel de base sur la formation des leaders (p. 125 dans mon édition), elle est appelée « prière de guérison » et est destinée à un membre présent qui « désire être soutenu ». Les autres membres de la cellule sont alors invités « à prier avec beaucoup d’amour et à invoquer le don de l’Esprit Saint, afin qu’il descende sur le frère. » Ils demanderont « la lumière, la paix et le discernement sur la situation que le frère est en train de vivre », situation qui peut être marquée par toutes sortes de difficultés, notamment pour accorder un pardon, trouver la paix, garder confiance en Dieu, vivre un renoncement ou persévérer sur un chemin de conversion.

Les difficultés, même les plus matérielles, peuvent avoir un impact spirituel et toucher notre relation à Dieu, et c’est cela qui est le plus important, également dans le cadre de la préparation à la demande d’effusion.

Dans son saint Evangile, le Seigneur nous encourage aux prières de demande, en particulier pour s’ouvrir au don de l’Esprit Saint. « Demandez… cherchez… frappez… vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 9-13)

Dans le chapitre dix-huitième de l’évangile selon St Matthieu, le Seigneur aborde divers points qui concernent la vie de la future Eglise.

On y trouve ces deux versets : « Amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (vv. 19-20)

Nous recevons ici un encouragement à vivre ces prières de demande dans une dimension communautaire.

Les cellules, comme toutes les occasions de se ras­sembler entre chrétiens, doivent s’ouvrir à cette présence particulière du Seigneur à laquelle il s’est engagé envers nous.

Plus tard, saint Paul a écrit aux Galates et finalement à toute l’Eglise : « Portez les fardeaux les uns des autres : ainsi vous accomplirez la loi du Christ. » (Ga 6, 2) Il n’y a pas de doute que Dieu aime particulièrement cette manière d’accueillir et de soutenir un frère ou une sœur qui partage avec humilité et confiance une difficulté présente en comptant sur la prière de l’Eglise.

Voici enfin la forme que peut prendre cette prière. Celui qui a demandé la prière se tient devant le Seigneur, entouré par ses frères qui posent une main sur son épaule ou l’étendent en sa direction. Même si la personne a déjà exprimé au groupe sa demande, de manière plus ou moins précise selon ce qu’elle aura été capable de dire et selon ce qui devait être dit, il est bon qu’elle s’adresse maintenant directement à Dieu pour lui présenter elle-même sa prière. Après un chant ou un refrain à l’Esprit Saint ou tout simplement un petit temps de silence, les uns et les autres pourront reprendre l’intention et prier selon leur inspiration, en exerçant éventuellement les charismes pour lesquels ils se rendent disponibles selon ce que le Seigneur veut donner. Le plus important est d’avoir une prière pleine de foi envers Dieu et de compassion envers le prochain qui a humblement demandé le soutien de ses frères. Une prière très simple n’en est pas moins puissante et la prière silencieuse n’est pas à mépriser ou à craindre, même si ce qui est dit à voix haute peut édifier et dessiner petit à petit un chemin dans la prière commune.

 Pour conclure, il sera possible de dire une prière tous ensemble, par exemple en confiant la personne à l’intercession de la Vierge Marie ou bien de prendre un chant de confiance, d’action de grâce ou plus en lien avec ce qui aura été vécu dans la prière.

En vous encourageant à inviter des paroissiens pour vos quatre prochaines rencontres, je vous bénis.