La messe (9) – La prière appelée COLLECTE et les ORAISONS
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Chers membres des cellules,

 

J’ai d’abord hésité à faire tout un enseignement seulement sur l’oraison que dit le prêtre après le Gloria et puis finalement, j’ai vu qu’il y avait suffisamment à dire à partir de cette simple prière que l’on appelle la collecte.

 

La première chose à signaler est qu’il y a d’autres oraisons du même type tout au long de la messe. Celles-ci sont d’ailleurs placées à des endroits bien précis, en conclusion de certaines parties de la messe, avant de passer à la partie suivante. C’est le cas après les rites d’entrée avec la collecte justement mais aussi après la liturgie de la Parole avec l’oraison conclusive de la prière universelle, après la préparation des dons avec la prière sur les offrandes (celle que le prêtre introduit en disant : « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise. ») et après les rites de communion avec une dernière oraison juste avant les annonces, la bénédiction et l’envoi.

 

En dehors de ces parties, il n’en reste qu’une seule : la prière eucharistique mais celle-ci peut justement être vue comme une très longue oraison, dite également par le prêtre et conclue par le Per ipsum (« Par lui, avec lui et en lui, à toi Dieu le Père tout-puissant dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. ») et puis le « Amen. » de l’assemblée.

 

Nous regarderons plus tard la prière eucharistique mais le Per ipsum nous invite à être attentif à la fin de ces oraisons tout au long de la messe. Cette fin peut prendre la forme développée suivante : « Par Jésus Christ ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu qui règne avec toi et le Saint-Esprit maintenant et pour les siècles des siècles. » Il y a aussi la forme simple : « Par Jésus le Christ, notre Seigneur. » Il apparaît clairement que la prière est adressée au Père comme c’est très majoritairement le cas tout au long de la messe. La messe est en effet la prière de l’Eglise qui prend part à celle du Fils qu’il adresse à son Père dans le dynamisme de l’Esprit. Aviez-vous pris conscience que l’ensemble de la messe nous tourne vers le Père ? Comprenez-vous ainsi l’orientation fondamentale de votre vie chrétienne ? Et quand vous priez, savez-vous à qui vous vous adressez ?

 

Comme dit l’Ecriture, « il n’y a […] qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus » (1Tm 2, 5). Nous tous, membres de son Eglise, pouvons nous dire et reconnaître que ce n’est pas seulement nous qui prions Dieu mais c’est Jésus Christ qui, en nous, prie son Père. Rappelons-nous aussi la parole de Notre-Seigneur : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera » (Jn 15, 16).

 

Evidemment, nous ne demandons pas n’importe quoi si nous demandons quelque chose dans le nom de Jésus. Notre prière est celle d’un fils qui sait demander les bonnes choses à son père. En écoutant ces oraisons liturgiques qui ont été travaillées et écrites avec attention, nous apprenons à demander ces bonnes choses à notre Père, tout comme lorsque nous redisons la prière que Jésus nous a enseignée. Cela peut être très fructueux de regarder ces textes pour nous en faire une véritable école de prière. Au contraire, il peut arriver que nous les écoutions distraitement au lieu de chercher à nous unir à elles. Voici par exemple la collecte du dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur : « Dieu éternel et tout-puissant, pour montrer au genre humain quel abaissement il doit imiter, tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix : accorde-nous cette grâce de retenir les enseignements de sa passion et d’avoir part à sa résurrection. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles ». Et puis la prière sur les offrandes : « Souviens-toi, Seigneur, de la Passion de ton Fils, ne tarde pas à nous réconcilier avec toi : il est vrai que nous n’avons pas mérité ton pardon, mais nous comptons sur ta miséricorde et sur la grâce du sacrifice de Jésus. Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles. »

 

Pour que ce temps de la Passion vous soit à tous profitable, je vous bénis.