Chers membres des cellules,

En arrivant, le prêtre se dirige en premier lieu vers le sanctuaire au centre duquel se trouve l’autel. L’autel est très clairement le lieu majeur et central de toute la célébration. Trois autres lieux sont également importants : le siège de présidence, l’ambon et la nef.

C’est au siège de présidence que le prêtre se tient la plupart du temps, sauf quand il se rend à l’ambon pour prêcher et à l’autel pour célébrer le saint sacrifice de la messe. De là, il s’adresse tantôt au peuple rassemblé pour le saluer, l’inviter à la pénitence, lui signifier le pardon de Dieu, l’inviter à la prière ou le bénir ; tantôt à Dieu, notamment avec les diverses prières qu’on appelle aussi les oraisons. Quand il s’agit de l’évêque et de sa cathédrale, ce siège s’appelle la cathèdre.

En ce qui concerne l’ambon, c’est toute la liturgie de la Parole qui se trouve centrée sur lui, depuis les lectures bibliques jusqu’aux intentions de la prière universelle. Je vous parlerai de cela plus tard.

Comme troisième autre lieu, j’ai annoncé la nef. C’est là que se tient le peuple des fidèles, rassemblé pour devenir un seul corps à l’écoute d’une même parole, nourri d’un même pain et abreuvé à la même coupe. L’autel, le trône et l’ambon sont des lieux pour le Christ, époux de l’Eglise. La nef est le lieu de l’Eglise, épouse du Christ. Par la célébration de la messe, le Bien-aimé et la Bien-aimée vont  se rencontrer, se parler et s’unir.

Ne soyez pas étonnés que je n’aie pas encore parlé du tabernacle. Bien sûr, quand nous entrons dans une église, c’est le lieu le plus important. Nous cherchons la présence du Seigneur et nous l’adorons en nous tournant vers ce lieu sacré. Mais justement, quand commence la célébration de la messe, dans la forme ordinaire, on fait abstraction du tabernacle (sauf s’il est lié à l’autel bien sûr). Le sacrement de l’Eucharistie va nous donner Jésus. C’est la raison pour laquelle on place désormais plus volontiers le tabernacle dans une chapelle du Saint-Sacrement, comme à Saint-Eustache, ou bien au moins détaché de l’autel principal, comme à Notre-Dame du Chêne. Après la messe, le tabernacle retrouve immédiatement la première place dans l’espace sacré de l’église.

Revenons maintenant à l’autel qui a été le point de départ de ce rapide tour d’horizon de l’espace liturgique. L’autel se trouve être le signe majeur de la présence du Christ. La croix lui est toujours associée. L’autel et la croix, c’est la même chose. L’autel de la messe est la table du Jeudi Saint où le Christ institua le sacrement de l’Eucharistie et il est aussi l’autel du sacrifice, la croix du Seigneur sur laquelle il s’offrit en victime sainte à son Père pour le salut du monde. La croix de procession peut être dressée à côté de l’autel. A Saint-Eustache ou Notre-Dame du Chêne, de magnifiques crucifix ont été élevés derrière dans l’axe de l’autel. A Saint-Eustache, on pose aussi une croix sur l’autel, cette croix est aussi un reliquaire et contient certainement une relique de la sainte Croix. Dans l’autel consacré, on a placé aussi des reliques de saints. Ces restes du corps des saints relient l’autel au corps glorifié du Christ dont les saints font déjà définitivement partie.

Quand le célébrant arrive, il s’incline profondément devant l’autel, qui est donc – je vous le rappelle – le signe majeur de la présence du Christ au milieu de son peuple, en attendant qu’il soit réellement présent sous les espèces eucharistiques. Ensuite, le prêtre va baiser l’autel manifestant ainsi son amour pour le Christ et ce qui l’unit déjà à lui d’une manière unique dans le sacrement de l’Ordre. Enfin, avec la croix qui lui est liée, il l’encense pour honorer la présence du Ressuscité, répandre encore « la bonne odeur du Christ » et faire monter cette fumée parfumée comme la prière de l’Eglise. « Que ma prière devant toi s’élève comme un encens, et mes mains comme l’offrande du soir », chantons-nous dans le Psaume 140 (141).

Après tous ces repères sur l’espace liturgique, je vous souhaite un bon partage et je vous bénis.