La messe (22) – L’envoi
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Chers membres des cellules,

 

Heureux de vous retrouver après cette pause estivale, je vais terminer aujourd’hui le cycle d’enseignements sur la messe. Ce mystère est si grand qu’on peut dire que ce ne fut qu’un simple survol. Ce dernier enseignement concernera l’envoi mais avant cela, je vous dévoile la dernière secrète, celle que le prêtre dit au moment où il purifie les vases sacrés, eux qui ont réellement contenu le corps et le sang du Seigneur. Voici donc ce que dit alors le prêtre ou le diacre : « Puissions-nous accueillir d’un cœur pur, Seigneur, ce que notre bouche a reçu, et trouver dans cette communion d’ici-bas la guérison pour la vie éternelle. » Cette purification n’est pas qu’un rite pratique. Elle est surtout la conséquence du profond respect que l’Eglise veut porter aux saintes espèces et avec la secrète, elle conduit à s’émerveiller encore de la sainte communion reçue juste avant.

 

Venons-en maintenant aux rites d’envoi proprement dits. Le premier n’est pas indiqué dans le missel mais la pratique actuelle a placé à ce moment-là les annonces, s’il y en a à faire. L’assemblée est ainsi renvoyée principalement vers des événements à venir.

 

Ensuite, le missel prévoit une bénédiction sur le peuple. Celle-ci prend souvent une forme simple et bien connue : après la salutation « Le Seigneur soit avec vous. », le prêtre bénit l’assemblée « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. » Pour les grandes fêtes ou bien simplement au libre choix du célébrant, il existe des bénédictions solennelles, généralement construites en trois parties qui précédent la formule habituelle et qui déploient une dernière fois le mystère qui vient d’être vécu. Voici par exemple, celle de l’Epiphanie : « Dieu vous a appelés dans votre nuit pour que vous entriez dans sa lumière : qu’il bénisse en vous la foi, l’espérance et l’amour, qu’il les fasse croître et donner leurs fruits. – Amen. – Aujourd’hui, le Christ s’est manifesté au monde, il est la lumière qui en dissipe les ténèbres ; marchez avec lui, pleins de confiance, et que Dieu fasse de vous des lumières pour guider vos frères sur leurs chemins. – Amen. – Et quand vous parviendrez au terme de la route, vous verrez celui que les mages ont cherché en se guidant sur une étoile : votre Seigneur, le Christ, lumière né de la lumière. – Amen. – Et que Dieu tout-puissant, etc. » Le Catéchisme nous dit qu’il y a deux formes fondamentales de la bénédiction : « tantôt, elle monte, portée dans l’Esprit Saint, par le Christ vers le Père (nous Le bénissons de nous avoir bénis) ; tantôt, elle implore la grâce de l’Esprit Saint qui, par le Christ, descend d’auprès du Père (c’est lui qui nous bénit) » (CEC n° 2627). Ici, il s’agit bien sûr de la seconde forme.

 

Vient enfin l’envoi « Ite, missa est. » qu’en français, on a rendu par une traduction très libre : « Allez dans la paix du Christ. » Il est intéressant de noter qu’en 2008, le Pape Benoît XVI a approuvé trois autres formules qu’on pourrait traduire ainsi : la première, « Allez annoncer l’Evangile du Seigneur. » ; la deuxième, « Allez en paix, en glorifiant le Seigneur par votre vie. » ; et la troisième, « Allez en paix ». Il me semble que la deuxième est la plus intéressante pour indiquer comment nous pouvons vivre cette fin de la messe et cet envoi. La formule manifeste assez clairement que ce que nous avons reçu pendant la célébration, principalement la Parole de Dieu et la sainte Communion, sont appelés à fructifier dans le reste de notre journée ou de notre semaine, suivant que l’on se place dans le cas des messes quotidiennes ou de la messe dominicale. La Parole doit éclairer notre chemin, comme le chante le psalmiste : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. » (Ps 118 [119], 105). L’Eucharistie, elle, doit être notre dynamisme intérieur et notre force pour nous aimer les uns les autres comme le Seigneur nous a aimés dans sa bienheureuse Passion. Tout cela doit rendre gloire à Dieu et attirer nos frères vers celui qui est le Seigneur de nos vies et qui nous appelle à marcher à sa suite. Saint Augustin, en parlant des martyrs, dit qu’ils ont « fait attention à ce qu’ils mangeaient et buvaient, pour pouvoir en rendre autant. » Puissions-nous faire de même.

 

En vous souhaitant une bonne reprise pour chacune de vos cellules, je vous bénis.