Chers membres des cellules,
Cette semaine, essayons de comprendre pourquoi la prière eucharistique est réellement le cœur de la messe. Qu’est-ce en effet que la messe ? Ecoutons ce qu’en dit le concile Vatican II : « Notre Sauveur, à la dernière Cène, la nuit où il était livré, institua le sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang pour perpétuer le sacrifice de la croix au long des siècles, jusqu’à ce qu’il vienne, et pour confier à l’Église, son Épouse bien-aimée, le mémorial de sa mort et de sa résurrection : sacrement de l’amour, signe de l’unité, lien de la charité, banquet pascal dans lequel le Christ est reçu en nourriture, l’âme est comblée de grâce et le gage de la gloire future nous est donné » (Décret sur la sainte liturgie, §47).
Si l’on comprend bien ce qui vient d’être dit, on réalise
—que la messe est au cœur de la vie chrétienne – le même concile dit « la source et le sommet de la vie chrétienne » ;
— que la prière eucharistique est au cœur de la messe ;
—et que la consécration est au cœur de la prière eucharistique.
Concentrons donc notre attention sur ce moment précis où l’Eglise nous demande – si nous le pouvons – de nous tenir à genoux. Si nous le faisions vraiment, ce serait l’occasion d’une véritable catéchèse pour les enfants et les jeunes, pour les visiteurs occasionnels et pour toute l’assemblée : « Maman, pourquoi est-ce qu’on se met tous à genoux à ce moment-là ? » Ce serait au moins l’indice que nous en sommes au moment le plus important.
D’ailleurs, quand on demande à quelqu’un ce qu’il aime dans la messe, on peut recueillir toutes sortes de réponses : les chants, l’homélie, prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu, prier avec toute l’Eglise, la communion. Il est rare qu’on s’entende répondre : la consécration. Pourtant, tout le reste peut être fait en dehors de la messe : chanter, se former, écouter la Parole, prier et même communier ! Il n’y a qu’une seule chose qui ne se passe qu’à la messe, c’est la consécration. Et c’est justement cela qui est la messe. Pour quoi allons-nous donc à la messe ? Pour assister à la consécration. Pourquoi la messe est-elle vitale pour nous ? Parce qu’il y a la consécration. Pourquoi la messe est-elle toujours merveilleuse, quels que soient les qualités ou les défauts du prêtre, du chantre, de la chorale ou de l’assemblée ? Parce que rien de cela ne compte en regard de la consécration qui ne demande rien d’autre qu’un prêtre, du pain et du vin.
Comment se déroule donc ce moment qui ne dure généralement pas plus de deux minutes ? Cela commence par une épiclèse – c’est-à-dire une invocation de l’Esprit Saint – sur le pain et le vin pour qu’ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur Jésus-Christ. Cette prière que le prêtre dit en imposant les mains au-dessus des oblats est immédiatement suivie du récit de l’institution – c’est-à-dire des paroles que le Seigneur a dites lors du dernier repas. Dans la tradition catholique, c’est alors que le pain devient le Corps du Christ, puis que le vin devient le Sang du Christ. On appelle cette réalité la transsubstantiation. N’ayant pas le temps d’en parler cette fois-ci, je propose d’y revenir une prochaine fois, ce qui pourra d’ailleurs coïncider parfaitement avec la Fête-Dieu.
Il est plus important cette fois-ci de revenir sur la vérité présentée au départ : avec la messe, le Christ « institua le sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang ». Par le miracle de la transsubstantiation, ce sacrifice n’est pas un autre sacrifice que celui qu’il offrit jadis « avec un grand cri et dans les larmes » (He 5, 7). Simplement, il l’a confié à l’Eglise pour que, par la prière et les mains d’un prêtre, elle l’offre au Père en sacrifice non sanglant jusqu’au jour de sa venue dans la gloire. Par ce très grand sacrement, les chrétiens peuvent s’unir à l’offrande d’amour que le Fils a présentée à son Père dans le dynamisme de l’Esprit reçu et rendu. Ainsi, c’est par la relation eucharistique du Fils au Père, que Dieu est venu guérir la relation qu’Adam avait rompue avec lui. En portant notre péché, le sacrifice du Christ nous a libérés et c’est par la célébration de la messe que nous en recevons les effets salutaires.
En contemplant le mystère de la Très Sainte Trinité que nous allons fêter dimanche, je vous bénis.