Chers membres des cellules,
Nous en sommes logiquement à parler cette semaine de la prière universelle. Je ne voudrais pas vous donner l’impression d’aller trop lentement mais il me paraît difficile de parler en même temps de la présentation des dons qui nous ferait passer à l’autre grande partie de la messe en quittant l’ambon pour arriver à l’autel.
Commençons par écouter le Concile Vatican II qui demandait une réforme de la liturgie en 1963 et abordait précisément notre question : « La “prière commune”, ou “prière des fidèles”, sera rétablie après l’Evangile et l’homélie, surtout les dimanches et fêtes de précepte, afin qu’avec la participation du peuple, on fasse des supplications pour la sainte Église, pour ceux qui détiennent l’autorité publique, pour ceux qui sont accablés de diverses détresses, et pour tous les hommes et le salut du monde entier (cf. 1 Tm 2, 1-2) » (Constitution sur la Sainte Liturgie, n° 53). Les plus anciens parmi nous pourraient donc se souvenir que cette forme de prière, appelée finalement “prière universelle” dans le missel romain, ne se faisait pas dans l’ancienne forme du rite romain (ce que nous désignons aujourd’hui par forme extraordinaire afin de la distinguer de la forme ordinaire).
Rappelons tout d’abord comment se passe cette prière. Elle est introduite et conclue par le prêtre, depuis son siège. Il commence par quelques mots d’invitation qui donnent le sens de ce qui va suivre, en disant par exemple : « Elargissons notre supplication à la mesure de la charité du Christ, et présentons au Père les intentions de tous nos frères les hommes. » Ensuite, des intentions de prière sont lues a priori depuis l’ambon par le diacre ou un fidèle laïc. Elles sont « habituellement : a) pour les besoins de l´Église, b) pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier, c) pour ceux qui sont accablés par toutes sortes de difficultés [et] d) pour la communauté locale » (Présentation Générale du Missel Romain – PGMR – n° 70). Cela aura bien sûr demandé un travail préalable de rédaction pour que ces « intentions soient sobres, composées avec une sage liberté et en peu de mots, et qu’elles expriment la supplication de toute la communauté » (n° 71). Concrètement, le peuple est debout et participe « soit par une invocation commune après chacune des intentions, soit par une prière silencieuse » (idem). Après tout cela, celui qui préside la célébration et dirige la prière de l’assemblée conclut par une oraison qui rassemble tout ce qui vient d’être dit et le présente à Dieu, manifestant comment la prière de l’Eglise est unie à celle du Christ et passe par son unique médiation.
Il est un jour dans l’année où cette prière prend une forme particulière et nous l’avons vécu récemment. Il s’agit du magnifique office de la Passion que l’Eglise célèbre le Vendredi Saint. Le diacre lit les dix intentions qui sont prévues ce jour-là dans le missel. Elles sont à chaque fois suivies par la prière silencieuse de l’assemblée et par une oraison que dit ou chante le prêtre. Comme le prévoit le rituel, il est possible de conserver l’habitude de faire cette prière silencieuse à genoux. Pour ce jour si grave, comme pour toutes les occasions, il est important de comprendre que le peuple participe à la prière en « exerçant la fonction de son sacerdoce baptismal » (PGMR n° 69). Qu’est-ce à dire ? Le plus simple pour comprendre est d’abord de distinguer le sacerdoce ministériel – celui des prêtres – et le sacerdoce baptismal. Le plus important des deux est en réalité le second et le premier lui est simplement ordonné, c’est-à-dire qu’il n’a de sens qu’au service du second. L’unique grand prêtre est le Christ. C’est tout au long de sa vie et au plus haut point sur la croix qu’il a exercé son sacerdoce en faveur de l’humanité. Le sacerdoce des prêtres n’est là que pour manifester celui du Christ qui est le seul véritable et qu’il partage avec son Eglise en se l’associant. Il est donc très important que les fidèles aient conscience de leur responsabilité d’être « un seul cœur » en s’unissant à l’intention du Christ qui est venu pour sauver tous les hommes.
Dans la suite du très beau week-end paroissial que nous venons de vivre, je vous bénis.