La logique pascale
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Avant d’entrer dans le carême, l’Eglise nous fait entendre, en deux fois, le discours dans la plaine qui fait suite aux béatitudes et que concluent cette plainte : « Pourquoi m’appelez-vous en disant : “Seigneur ! Seigneur !” et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Lc 6, 46) et la parabole sans appel de la maison construite avec ou sans fondations. Ce discours doit donc nous servir de guide pour l’action et d’examen de conscience. Chacun pourra le relire en étant prêt à se laisser interpeler sur son comportement. Je voudrais cependant relever trois grands principes que je reconnais dans cet appel jailli du coeur du Christ. Tout d’abord, c’est la gratuité. Dans la société consumériste qui est la nôtre, alors que les comptes commandent les relations et que les chiffres mesurent toutes choses, nous avons besoin de cette gratuité qui est la marque de l’amour et donc aussi de Dieu et de ses enfants. Quelle gratuité dans mes rapports avec autrui ? Ensuite, c’est la victoire du bien sur le mal. La résurrection du Christ nous l’assure et nous avons bien besoin de cela quand le mal cherche à nous tétaniser en nous faisant croire qu’il est le plus fort. Quelle espérance dans mon regard sur le monde ? Enfin, c’est l’exigence de notre conversion personnelle. Ce ne sont pas seulement les autres qui ont besoin d’être sauvés. Nous ne confessons qu’un seul Sauveur et nous ne participons à son oeuvre que dans la mesure où nous nous mettons chaque jour à son école. En suis-je assez conscient ? Nous ne sommes pas encore en carême mais nous sommes toujours dans la logique pascale. Abbé Bruno Bettoli+