Chaque jour, à la messe et aux vêpres, l’Église nous fait prier pour les défunts. Chacun peut en faire davantage, comme avec la démarche jubilaire que nous pourrons vivre en paroisse dans quinze jours, assortie aux conditions habituelles d’une indulgence plénière. Mais aujourd’hui, en ce 2 novembre, c’est toute la liturgie qui est tournée vers cette grande intention de la communion des saints. Au lendemain de la célébration de l’Église triomphante (les saints au Ciel), l’Église militante (nous, les baptisés, ici-bas) intercède pour l’Église souffrante (les âmes du Purgatoire).
Il faut bien alors dire quelques mots de ce Purgatoire qui interroge parfois même des catholiques. Prenons une image : on vous offre gratuitement de participer au prestigieux championnat du monde d’échecs. Il faut commencer par oser dire oui. Peut-être que les échecs ne vous intéressent pas du tout ou que vous avez une petite idée de votre classement ELO qui ne dépasse pas, par exemple, les huit cents. Rien que pour cela, vous pouvez décliner l’offre généreuse qui vous avait été faite.
Admettons que, malgré votre piètre niveau, votre amour des échecs vous a fait saisir cette occasion inespérée. Je vous recommande alors un stage, certainement assez long et douloureux, de remise à niveau, sans quoi vous êtes absolument inapte à jouer à ce niveau.
Eh bien, le Purgatoire, c’est le stage de remise à niveau pour ceux qui n’ont pas assez travaillé avant. Et le Ciel, c’est le championnat pour les champions… de la charité.
En cette année jubilaire qui nous invite à être pèlerins d’Espérance, quel beau cadeau que cette fête tombe un dimanche !
Abbé Bruno Bettoli+