La dette de l’amour
">

Vous connaissez sans doute cette histoire d’un enfant qui avait fait la liste des services rendus à sa mère et voulait les lui facturer : “pour avoir vidé le lave-vaisselle, 0€80 ; pour être allé faire les courses, 1€25…” La maman prit la note et se mit à dresser une interminable liste au verso : “pour t’avoir porté neuf mois dans mon ventre, gratuit ; pour t’avoir veillé toute une nuit quand tu étais malade, gratuit ; pour ton gâteau préféré, gratuit…” Vous imaginez la réaction de l’enfant.

Eh bien, quelle est notre réaction face à l’amour de Dieu ? Comment nous tenons-nous devant celui qui nous a créés à partir de rien ? Ne devrions-nous pas l’aimer de tout notre être et ainsi vouloir lui plaire en toutes choses et chercher à observer de notre mieux tous ses commandements ? Au contraire, l’ingratitude des hommes, drapés ou pas dans leur refus de croire, ne se prétendant d’une façon ou d’une autre aucunement redevable de quoi que ce soit envers qui que ce soit, devrait nous faire pâlir.

L’évangile de ce dimanche nous plonge dans une confusion plus grande encore parce que non seulement Dieu est notre Créateur, mais en plus, dans son infinie miséricorde, il s’est fait notre Rédempteur, au prix de l’Incarnation et de la Passion de son Fils. « Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? » (Rm 8, 32)

Ainsi, Dieu n’a pas mis de limite à son pardon. Nous seuls sommes capables d’y mettre une limite en refusant d’entrer dans le Royaume et de faire nous-mêmes miséricorde à nos frères.

P. Bruno BETTOLI +