La Confession (4) – La Contrition
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Chers membres des cellules,

Avec cet enseignement et les deux prochains, je voudrais m’attarder sur les trois actes du pénitent. Lisons le numéro 1450 du Catéchisme qui les rappelle en citant saint Augustin : « La Pénitence oblige le pécheur à accepter volontiers tous ses éléments : dans son cœur, la contrition ; dans sa bouche, la confession ; dans son comportement, une totale humilité ou une fructueuse satisfaction. »

Le premier des trois est donc la contrition et elle est en réalité le plus important des trois puisque c’est elle qui « vient en premier lieu » (CEC 1451) et qui entraîne à vouloir présenter l’aveu et à accomplir une juste réparation.

 « Il faut mettre plus de temps à demander la contrition qu’à s’examiner, disait le saint curé d’Ars. La contrition est le baume de l’âme. Elle consiste à dire : “Mon Dieu, je suis bien fâché de vous avoir déplu, désobéi, cela me déplaît beaucoup et je veux mieux faire.” »

Selon le Concile de Trente, la contrition est « une douleur de l’âme et une détestation du péché commis avec la résolution de ne plus pécher à l’avenir » (DS 1676).

Comprenons bien que Dieu est toujours prêt à nous accorder son pardon mais que c’est de notre côté que la disposition n’est pas toujours présente pour nous ouvrir pleinement à sa miséricorde et accueillir la réconciliation avec lui.

 La contrition est justement cette disposition intérieure. Elle est déjà « un don de Dieu, une impulsion de l’Esprit Saint » (CEC 1453) que nous pouvons évidemment lui demander dans la prière ou chercher à accueillir en rentrant en nous-même comme le fils prodigue, en faisant mémoire de l’amour de Dieu et en méditant sa Parole.

Dans sa tradition, l’Eglise distingue la contrition “parfaite” et la contrition “imparfaite”.

La première « provient de l’amour de Dieu aimé plus que tout » (CEC 1452) et on l’appelle aussi la “contrition de charité”. Elle « remet les fautes vénielles » et elle « obtient aussi le pardon des péchés mortels, si elle comporte la ferme résolution de recourir dès que possible à la confession sacramentelle » (CEC 1452 ; cf. Cc. Trente : DS 1677).

Nul ne peut donc se dire qu’il pourrait se dispenser du sacrement de pénitence et de réconciliation parce qu’il estimerait avoir déjà cette contrition parfaite.

 « La contrition dite “imparfaite” […] naît de la considération de la laideur du péché ou de la crainte de la damnation éternelle et des autres peines dont est menacé le pécheur (c’est la “contrition par crainte”). Un tel ébranlement de la conscience peut amorcer une évolution intérieure qui sera parachevée sous l’action de la grâce, par l’absolution sacramentelle. Par elle-même, cependant, la contrition imparfaite n’obtient pas le pardon des péchés graves, mais elle dispose à l’obtenir dans le sacrement de la Pénitence » (CEC 1453 ; cf. Cc. Trente : DS 1678 ; 1705).

La contrition ne peut advenir en nous sans la connaissance de nos péchés. D’où l’importance d’un sincère examen de conscience qui est également nécessaire pour préparer l’aveu dont je vous parlerai la semaine prochaine.

Il convient de le faire à la lumière de la Parole de Dieu qui nous rappelle sa bonté et nous rassure pour que nous osions regarder notre péché en face. Elle nous redit aussi quels sont ses commandements et ce qui lui plaît.

Le Catéchisme cite en particulier le Décalogue, le Sermon sur la montagne (Mt 5-7) et certains enseignements apostoliques comme Rm 12-15 ; 1 Co 12-13 ; Ga 5 et Ep 4-6 (cf. CEC 1454).

Dans la confession, juste avant de recevoir l’absolution, le pénitent est invité à exprimer sa contrition dans le but de la renouveler intérieurement. L’Eglise propose pour cela diverses formules, appelées actes de contrition. Vous connaissez certainement la formule traditionnelle, apprise dans votre enfance et que vous retrouverez facilement. J’en cite une autre, plus récente : « Mon Dieu, j’ai péché contre toi et mes frères, mais près de toi se trouve le pardon. Accueille mon repentir et donne-moi la force de vivre selon ton amour. »

Une autre possibilité est simplement de réciter le Notre Père.

Pour que l’Esprit Saint vous donne de désirer et d’accueillir la contrition de charité, je vous bénis.