La liturgie de ce dimanche tourne nos regards vers les fins dernières et nous fait méditer sur le sens des choses. Face à la réalité de la mort, donc la question du sens de la vie, bien des philosophies ont proposé leur réponse. La foi chrétienne présente le Christ comme réponse totale à cette question. Il est la sagesse personnifiée que tous sont conviés à écouter et à suivre. Le livre de la Sagesse dit :

Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas :
il la trouvera assise à sa porte.
Penser à elle est la perfection du discernement,
et celui qui veille à cause d’elle sera bientôt délivré du souci.

Préférée à toutes les autres richesses par le roi Salomon, la sagesse est cette aptitude, cette science, qui permet à chacun de discerner ce qui est bien, ce qui est juste, ce qui est bon. Elle donne à ceux qui la possèdent cette vigilance du cœur et de l’esprit dans le rapport aux choses. Elle apprend à la prévoyance de ne pas verser dans l’excès d’une vie où tout est étudié et planifié sans aucune place pour l’imprévu ou la Providence. A force de tout prévoir pour tout avoir, on ne sait plus savourer la douceur de l’instant, accueillir une surprise inattendue. On ne sait plus sortir de soi pour donner et se recevoir des autres et du Tout Autre. Par contre, la sagesse apprend aussi à la négligence combien c’est important de savoir prendre soin de ce qui a du prix, de le protéger et de le faire grandir. A force de ne rien prévoir afin d’obtenir ce dont on a besoin, on mène finalement une vie sans boussole réelle, une vie de dépendance où il est impossible de réaliser ses rêves.

Saint Paul présente le Christ comme Sagesse de Dieu et l’Eglise appelle Marie Trône de la Sagesse. Jésus et Marie ne nous disent-ils pas assez bien ce qu’est la Sagesse ? C’est bien elle qu’il faut aux hommes de ce temps afin que l’essentiel demeure et soit préservé.

Abbé Elzéar ADOUNKPÉ +