Jésus caché et triplement révélé
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Comme ils se complètent bien, ces textes de saint Paul et de saint Luc : l’épître et l’évangile de ce dimanche ! Dans l’évangile, la parabole dite du fils prodigue nous présente l’infinie miséricorde du Père, dont nous avons tant de fois fait l’expérience au confessionnal, mais le Fils, lui, semble complètement absent de l’histoire. Pourtant, l’épître nous invite à y regarder de plus près, en affirmant avec force sa place et son rôle essentiels.

Citons donc saint Paul – le Père et le Fils, sous sa plume, sont appelés Dieu et le Christ : « [Dieu] nous a réconciliés avec lui par le Christ. […] Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui. […] Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice de Dieu. »

Revenant maintenant à l’évangile, n’allons-nous pas reconnaître Jésus qui « fait bon accueil aux pécheurs » sous les traits de ce père si heureux de retrouver son cadet qui « était mort, et [qui] est revenu à la vie » ? Ne voyons-nous pas aussi sous les traits de l’aîné – mais comme en négatif ! – celui qui aurait travaillé pour deux et se serait tant réjoui, avec leur père, du retour de son puîné ? Enfin, n’est-il pas évoqué sous les traits de ce fils parti « pour un pays lointain », en ayant été « identifié au péché », à la recherche de l’humanité « jusqu’à ce qu’il la retrouve »

Abbé Bruno Bettoli+