Je veux t’aimer, ô Jésus, comme tu m’as aimé
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Retraçons l’histoire de Pierre et de Jésus selon ce que Jean nous en a rapporté.

Jésus s’est approché par l’Incarnation, la venue auprès du Baptiste et l’accueil d’André. De son côté, Simon était de ceux qui cherchaient « le Messie ». Dès leur rencontre, le Seigneur déclara avec autorité : « “Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas” – ce qui veut dire : Pierre. » (1, 42) La chose était dite mais il aura fallu du temps pour qu’elle soit réalisée.

Après un long compagnonnage, le pêcheur du lac, témoin de nombreux signes et surtout auditeur attentif des enseignements du Maître, sera le premier des Douze à affirmer ne pas pouvoir quitter Jésus et à confesser déjà le mystère de son identité : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » (6, 68-69)

Quand l’Heure de Jésus sera venue, ce sera pour Pierre l’épreuve de l’acception de sa propre faiblesse et de son besoin d’être sauvé par le sacrifice de Jésus. C’est ce que montreront son refus du lavement des pieds (13, 8), sa présomption à suivre Jésus et à mourir pour lui (13, 37), son épée dégainée au moment de l’arrestation (18, 10) et son triple reniement (18, 27).

Après le repas sur le rivage du lac, cette relation entre les deux hommes arrive à une étape décisive. L’Apôtre aura encore à se laisser enseigner mais il est désormais entré pleinement dans l’expérience de la grâce et de la miséricorde de Dieu. Ce sont elles qui hisseront son amitié pour Jésus au niveau de l’amour dont il s’est enfin découvert aimé.

Abbé Bruno Bettoli+