Jésus était encore sur la croix. Il avait eu le temps d’intercéder pour ses bourreaux, de confier l’une à l’autre sa mère et son disciple bien-aimés, de prier avec un verset de psaume. Jusqu’au bout, il a aimé. Jusqu’au bout, les battements de son Cœur ont été autant de « Je t’aime », comme ils l’ont été tout au long de sa vie d’homme. Mais ce “jusqu’au bout” signifie que son Cœur s’est ensuite arrêté de battre. Il y a eu un ultime acte d’amour parfait vers son Père et vers chacun d’entre nous et depuis, c’est le silence. Tout cet interminable sabbat de silence.
Le sabbat est le septième jour, celui qui termine la semaine et qui annonçait, cette fois, que tout était terminé, que tous les espoirs qui avaient été mis en Jésus étaient anéantis. Pour tous ceux qui avaient compris combien Jésus les avait aimés, pour Pierre, Matthieu, Marie-Madeleine, Zachée ou Cléophas, son visage, son regard, ses mots resteraient à jamais dans leur mémoire mais ne seraient plus que des souvenirs chaque jour plus lointains.
Simplement, il y eut un huitième jour et la Résurrection de Jésus. Depuis « son Cœur très saint n’a plus cessé, ni ne cessera de battre son rythme régulier et de signifier encore le triple amour par lequel le Fils de Dieu est uni à son Père céleste et avec toute la communauté des hommes, dont Il est Lui-même, de plein droit, le chef mystique. » (Pie XII, Haurietis aquas, §28)
Que chacun le sache donc et puisse l’affirmer : « mon Rédempteur est vivant » (Jb 19, 25), lui « qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi » (Ga 2, 20), lui qui m’aime et ne cessera jamais de m’aimer !
Abbé Bruno BETTOLI +