L’année précédant la publication de la “lettre encyclique Laudato Si’ sur la sauvegarde de la maison commune”, le Pape François, dans un avion qui le ramenait à Rome, cita un vieux paysan qu’il avait entendu dire : « Dieu pardonne toujours ; nous, les hommes, pardonnons parfois ; mais la nature ne pardonne jamais. »
Nous savons que nous avons un libre accès à l’infinie miséricorde de Dieu en retournant vers Lui, comme le fils cadet de la parabole, habité par un vrai repentir et un sincère désir de conversion. C’est ce que signifie le premier membre de la phrase. Le deuxième, quant à lui, nous appelle à imiter notre Père du Ciel en pardonnant « à ceux qui nous ont offensés », sachant que, d’après l’oraison dominicale, c’est aussi une nécessité pour être nous-mêmes pardonnés. Comme le fils aîné, nous avons tout un chemin à faire pour comprendre cela et surtout le vivre. Arrivons-en maintenant au dernier membre de la phrase citée par le Pape, car c’est pour cela que je l’ai rappelée en ce “Temps pour la Création” qui court désormais chaque année du 1er septembre au 4 octobre : « La nature ne pardonne jamais. » C’est vrai dans le sens où elle obéit à des lois que nous ne pouvons changer et à des équilibres, par contre, que nous pouvons briser. Ainsi, notre responsabilité est devant la Création elle-même mais l’encyclique, liant ensemble le cri de la Terre et ceux des
pauvres, nous fait comprendre que c’est aussi une responsabilité sociale, fraternelle, évangélique. Dans la parabole, il est aussi question pour les frères d’arriver à vivre ensemble dans la “maison commune” donnée par leur père.
Abbé Bruno Bettoli +