’’ Evangelii Gaudium ’’ Chap.2 La joyeuse conversion
234 - Cellules paroissiales d’Evangélisation – Carême 2014
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Le Saint Père nous invite à une joyeuse conversion.

Cette joie n’est pas toujours évidente. Il nous rappelle tous les défis du monde d’aujourd’hui : la réalité contemporaine, le contexte dans lequel nous devons vivre et agir.

Il nous invite à faire attention aux signes des temps et à la manière d’un bon jésuite, il nous invite à interpréter les motions de l’esprit bon et de l’esprit mauvais, ce discernement au cœur de ce monde. Qu’est ce qui vient de Dieu ? Qu’est ce qui vient du malin ?

Notre monde est marqué par des progrès immenses.

La rapidité, l’accumulation, les progrès scientifiques, les innovations technologiques, internet. Tout cela nous envahit, nous entoure, nous pousse à un individualisme forcené, et nous pose la question : est-ce que cela ne tue pas le désir finalement ?

Et il nous rappelle dans ce grand changement, que les exclus d’aujourd’hui ne sont peut-être pas forcément les exploités mais ceux qui sont rejetés de ce monde technologique, de ce monde de performance. Tous ceux qui sont mis de côté, et nous même, nous sommes dans cette recherche d’une culture du bienêtre.

Alors face à cette crise, cette crise humaine, cette crise aussi financière (ne nous fermons pas les yeux), il rappelle que la source est certainement ce rejet, cette négation du primat de l’être humain.

Il y a un vrai problème anthropologique, un refus d’éthique tourné vers l’homme et aussi un refus de Dieu. L’homme a perdu ce sens de la vie, ce sens de l’économie au service de l’humanité.

Alors on pourrait baisser les bras et on pourrait dire ‘’ Quel monde catastrophique ! ‘’

Le Saint Père nous invite à des véritables défis.

  • Effectivement, il y a ce défi de la foi, que ce soit pour les chrétiens persécutés ou cette manière un peu plus sournoise chez nous, dans un relativisme diffus, qui peut être un vrai danger pour la vie chrétienne.
  • Le défi de la famille, immense défi alors que la famille nous parait aujourd’hui attaquée dans tous les sens. On essaye de faire sortir de nouveaux modèles de famille, au pied d’égalité d’un ancien, comme s’il était ancien.
  • Défi d’une fausse sécurité. Je vis dans mon cocon et on oublie d’être sel de la terre et lumière du monde !
  • Défi d’un pessimisme stérile. Combien de fois ai-je entendu, suite à des manifestations, certains voulant baisser les bras en disant, on ne peut rien faire car il y a une sorte de rouleau compresseur de la société. Que pouvons-nous faire face à cette société ! Alors j’aime ce slogan ‘’On ne lâche rien’’

C’est vrai et on ne lâche rien avec la joie !

La Croix peut écraser nous dit le pape, mais la Croix peut être aussi cet étendard de victoire … et clairement dans la foi, nous sommes invités à choisir cette deuxième solution.

  • défi de la mondanité: être pris dans la logique du monde qui me fait rechercher la vaine gloire et réussite. Ce n’est pas cela l’évangile !
  • Défi d’unité. Le Saint Père nous rappelle qu’il peut toujours y avoir la guerre entre nous ! Ce n’est pas évident cette unité. Dès le commencement de l’Eglise les premiers chrétiens étaient confrontés à cette difficulté de l’unité ! Dès que trois personnes sont sous le même toit, il y a forcément ce combat et cette recherche de l’unité qui passe par la charité.
  • Enfin le Saint Père nous rappelle les multiples défis d’aujourd’hui par rapport aux jeunes, par rapport aux vocations, par rapport à la formation des laïcs, par rapport à la place à la femme dans l’Eglise…bref immenses  défis qui nous entourent, et face à cela le Saint Père nous dit :
  • ‘’Ne nous laissons pas voler notre enthousiasme missionnaire’’

‘’Ne nous laissons pas voler cette joie de l’évangile’’.

Nous avons un immense trésor, le Christ nous a tout donné. Le Christ est victorieux.

Comment peut-on vivre autrement que dans l’action de grâce !

Comment peut-on vivre autrement que dans cette joie de Pâques, même si on est encore au cœur du carême, peut être sommes-nous encore dans les tentations.

 

Nous fixons le but, nous fixons l’objectif et on vit en chrétien en vivant bien l’aujourd’hui de nos vies mais en reconnaissant que la victoire nous l’avons déjà reçue par le baptême.

Oui, ne nous laissons pas voler cette espérance que le Christ a déposée en nous au matin de Pâques.

Certes, il faut ouvrir les yeux, il y a autour de nous de vrais déserts spirituels.

Et on touche à notre propre fragilité, notre propre limite

Mais ne nous laissons pas voler cette dimension de la vie chrétienne où on n’est pas tout seul

Face au danger de l’individualisme, n’oublions pas la communauté qui est là pour nous aider à avancer, qui est là pour nous porter, qui est là pour faire ce peuple de Dieu en marche. Ne l’oublions jamais.

Enfin face à tous les discours qui peuvent nous entourer, nous croyons que l’évangile est la Bonne Nouvelle, elle est la Parole vivante, elle est ce souffle d’air pur que l’Esprit Saint veut nous donner.

Goûtons cette Joie de l’Evangile, goûtons cette invitation du Christ qui nous aide à avancer, à repartir dans la plaine

Dans ce 2ème dimanche de carême nous allons écouter l’évangile de la transfiguration

On aimerait être bien avec Jésus, comme les apôtres, à contempler sa Gloire et pourtant Jésus nous demande de retourner dans la plaine, porter sa présence, porter sa Parole, porter cette joie de l’Evangile

 

Que ce temps de carême soit vraiment un temps de joie pour tous

 

 

Père Ronan Dyèvre