’’ Evangelii Gaudium ’’ Chap. 1 : Une Eglise « en sortie »
233 - Cellules paroissiales d’Evangélisation – Carême 2014
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Nous voilà dans ce temps du Carême. Heureux de vous retrouver pour ces 40 jours de joie, 40 jours pour chercher le Christ et l’Evangile et l’accueillir dans nos vies .Quelle belle occasion pour se plonger dans l’Exhortation apostolique du pape François : ‘’ La Joie de l’ Evangile ‘’

L’introduction est un petit bijou pour se donner de l’enthousiasme et nous laisser entrainer dans ce fleuve de joie .Les premiers mots de l’exhortation nous mettent directement dans l’essentiel, essentiel que le Saint Père nous rappelle ; voici ses propres mots :

‘’ la joie de l ‘ Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus .Ceux qui se laissent sauver par Lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement .Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours.’’

C’est bien ce que je vous souhaite et aussi ce que nous nous souhaitons les uns les autres , en particulier à tous ceux qui ne connaissent pas encore l’ Eglise .Oui , vivons ce Carême en faisant attention à ‘’ne pas avoir des têtes de Carême sans Pâques ‘’ dit le Saint Père .Cette joie , partageons- la , ne la gardons pas pour nous :soyons des ministres de l’ Evangile avec cette ferveur de la communauté chrétienne , des premiers chrétiens qui portaient la joie de la Résurrection .

Le 1er chapitre nous parle de cette Eglise invitée à sortir d’elle -même .C’ est d’abord un commandement de Jésus : ‘’Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples ‘’.

Ai-je vraiment le désir que tous rencontrent le Christ ? Jésus est-il vraiment le trésor de ma vie ?

Ayons le désir de partager ce trésor à tous ceux qui sont loin de l’ Eglise , ceux qui sont athées, juifs , bouddhistes , musulmans , non pas pour qu’ ils changent de religion mais parce que eux aussi ont le droit de vivre cette rencontre de feu avec le Christ.

Oui, il nous faut sortir, sortir de notre confort, sortir de nos habitudes, sortir vers ces‘’ périphéries’’ qui sont parfois toutes proches de nous , sans hésitations , sans peur .

Alors, dans notre besace de pèlerin, dans notre richesse ‘’de croyant en route ‘’, voici quelques pistes à emporter

Tout d’ abord , dans notre sac , c’ est le Christ .Cela parait évident , mais c’ est Lui qui agit , c’ est Lui qui nous porte .Alors , pendant ce temps de Carême , que nous puissions redire plusieurs fois dans la journée ces prières du cœur : ‘’Jésus Sauveur , prends pitié de moi pêcheur ‘’ Ou : ‘’Jésus , je t’ aime ‘’.

Laissons jaillir ces quelques paroles pour que ce soit vraiment le Christ qui habite chaque instant.

En 2ème point, dans notre besace, on peut mettre la Parole de Dieu .Elle est comme une semence qui pousse malgré nous .Si nous osons annoncer le Christ, bien sûr il y a d’ abord à accueillir nous-mêmes cette parole pour ensuite la transmettre, après, elle pousse.

Elle pousse comme le Christ le veut, où Il veut, et surtout quand Il veut .Il faut reconnaître que ce n’est pas toujours facile de gérer ce temps de la Parole pas plus que les fruits de cette Parole.

En 3ème point, dans notre sac nous emportons aussi la charité.

Le pape nous le rappelle sans cesse, c’est par amour et non par puissance que nous pouvons agir .

C ‘ est l’ Esprit Saint qui nous permet de vivre cette charité .Ce n’ est pas simplement la gentillesse , la dimension amicale , c’ est bien l’ Esprit Saint qui prie en nous , qui agit en nous , qui nous fait vivre de cet Amour de Dieu et qui nous permettra de partager le trésor de cet Amour .

Comme 4ème ‘’paquet’’ dans notre sac qui commence à peser un peu, j’en conviens, on prend

la patience, non pas dans l’action mais dans les fruits .Combien de fois on agit, on parle, et il ne se passe rien .Patience, patience pour laisser effectivement grandir ce qui était semé et dont parfois peut – être, nous ne voyons pas les résultats .Confions vraiment au Seigneur les fruits de tout ce que nous vivons, dans la prière , dans la Parole , dans le témoignage .

En 5ème point , on peut emporter la Beauté ,particulièrement , la beauté de nos liturgies .Je crois à ce rayonnement très simple et , en même temps parlant , de nos liturgies même si les mots , les signes sont parfois compliqués .Si nous le vivons de l’ intérieur , s’ il y a cette belle et respectueuse beauté , je crois que le Seigneur … ( la fin de la phrase n’ est pas enregistrée )

La beauté de notre liturgie est une invitation à entrer dans la Beauté même de Dieu .

Enfin, en 6ème point dans notre besace de pèlerin, nous sommes invités, pendant ce temps de Carême, à vivre de la conversion

Trop souvent, nous gérons peut-être notre vie comme on peut gérer une paroisse , un groupe , de manière trop administrative , trop ‘’ réglo’’, trop bloquée par des règlements , par des devoirs , alors que nous devons être dans un état permanent de renouvellement , de mission.

Effectivement, nous faisons l’ expérience que lorsqu’ une nouveauté se créée , elle part toujours très fort et puis , progressivement , le temps risque de corrompre cette nouveauté .Demandons la grâce de l’ Esprit Saint de nous renouveler chaque jour .En même temps , on peut être plein d’ espérance puisque depuis 2000 ans l’ Eglise est toujours là ; c ‘ est bien par l’ action de l’ Esprit Saint qui nous empêche de nous habituer et qui renouvelle sans cesse son Eglise , son Epouse .Oui , nous ne faisons pas ‘’ tourner ‘’ une boutique , l’ Eglise n’ est pas ‘’une association des amis de Jésus ‘’. C’est un Fleuve de Vie qui coule du coté du Christ .C’ est ce Fleuve de Vie que nous sommes invités à partager.

Sachons aussi nous émerveiller de cette vie qui continue à couler, nous émerveiller de ceux qui viennent frapper à la porte de l’Eglise .Il ne faut pas se plaindre, sachons voir tout ce qui est beau comme réalités de la mission déjà aujourd’hui.

Comme 7ème point , dans notre sac , le Saint Père nous invite à la souplesse : c’ est bien , chaque matin en vous levant , de faire un petit exercice physique , mais vous comprenez bien que cette plasticité , cette souplesse , n’ est pas seulement celle de notre corps , elle est celle de notre cœur .

Je pense qu’il y a une sagesse dans la vie de l’Eglise de changer de curé régulièrement. On me pose souvent la question ‘’ Pourquoi changer de curé ?’’Je pense que c’est pour que chacun reste souple et ne s’encroûte pas, les paroissiens comme les prêtres. Cette souplesse qui nous est demandée est une invitation à vivre dans un juste rapport les uns avec les autres .Entre autre, ce rapport est vraiment constitutif des la paroisse. La paroisse est le cœur de la vie de l’ Eglise ,c’ est une nouveauté qu’ on retrouve :il y a 20 ou 30 ans , on remettait en cause la paroisse ;aujourd‘hui, le Saint Père nous rappelle que tous les mouvements ,les équipes , les associations , ne peuvent pas vivre sans se rattacher à leurs racines, à la source qui est la paroisse , et la paroisse elle – même à l’ Eglise à travers le diocèse et à travers l’ évêque .

C’est cette recherche de l’unité qui est importante : sans cette unité, chacun part dans son coin.

C ‘ est certainement la grâce de l’Eglise catholique que d’avoir un pape successeur de Pierre, avoir des évêques successeurs des apôtres où chaque Eglise particulière est unie à l’Eglise tout entière. Sans évêques, pas d’ Eglise ; sans cette succession apostolique , je fais ‘’ma sauce ‘’ dans mon coin .Nous sommes invités à chercher toujours plus cette unité entre nous , cette unité en Eglise .Sinon , le pape nous le rappelle , tout cela risque d’ être une construction de châteaux de cartes qui peut vite tomber et faire de notre relation au Christ une spiritualité, une philosophie à ma mesure , ‘’ je prends par- ci , par- là , une sorte de façon de ‘’ faire ses courses ‘’, ‘’un marché spirituel ‘’et cela perd le parfum de l’ Evangile .

Alors, pendant ce temps de Carême, cherchons cette unité les uns avec les autres.

Enfin , pour terminer ‘’la porte est ouverte ‘’ : les 40 jours sont là devant nous ; nous sommes invités à garder les portes ouvertes :les portes ouvertes de nos églises ( pas toujours facile dans notre région parisienne ), les portes ouvertes de notre cœur, cela est évident pour chacun d’ entre nous , osons vivre au risque du monde , osons aller vers cette multitude de personnes qui ne connaissent pas encore le Christ .Ils sont affamés ou ne savent pas qu’ ils ont cette faim .Mais c’ est certainement une multitude pleine de désirs que le Christ veut combler . Puissions- nous leur porter avec joie.

 

Père Ronan Dyèvre.